logo CGT AFPA Compte-Rendu CGT du CRE extraordinaire du 13 juin 2018 en Haute-Normandie


Sujet unique : présentation du dispositif « Prépa Compétences »

 

La réunion commence par la contextualisation de ce nouveau dispositif, puis la DR déroule les pages d’un PowerPoint que nous avions reçu précédemment.

C’est un nouveau dispositif qui s’inscrit dans celui du PIC (Plan Investissement Compétences).

Ce dispositif permet aux personnes très éloignées de l’emploi et dans les zones urbaines dans un premier temps, de pouvoir bénéficier d’un diagnostic, et de la co-construction de son parcours pour cette prestation réalisés par Pôle Emploi, et d’un accompagnement réalisé par les personnels de l’AFPA soit vers un emploi immédiat, soit vers une formation qualifiante dans ou hors de l’AFPA.

En tout, ce parcours continu ou discontinu, ne pourra excéder 8 semaines.

Pôle Emploi et l’AFPA sont partenaires. Il n’y a pas de prescripteur, ni de prestataire.

Quelques questions sont posées, mais la DR nous renvoie dans nos cordes, se sent agressée… Ambiance !

Cette présentation avait déjà été faite lors d’une précédente réunion téléphonique. Donc il nous semblait que nos questions étaient légitimes. Or il manquait à nos documents la déclinaison opérationnelle ajoutée en fin de document que nous n’avions pas…

Sur cette organisation : contrairement à d’autres régions, le personnel de la filiale AFPA Accès à l’Emploi, ne serait pas sollicité. La DR a repéré dans les centres les équipes qui vont constituer le collectif mobilisable sur ce dispositif. En partie, il y a déjà ceux mobilisés pour la prestation déclic.

Ensuite il y a, ou y aura, tous les formateurs qui n’auront plus d’activité d’ici septembre et qui se verront systématiquement proposé d’intégrer le collectif.

Dans ce collectif, il y a La responsable régionale et les démultiplicateurs régionaux, ainsi que les manageurs de l’accompagnement des parcours et coordinateurs, et les référents de parcours.

Tous les autres intervenants, comme les formateurs ayant des stagiaires, ou d’autres centres de formation, des employeurs, sont regroupés sous le vocable de « collectif d’intervenants ».

Question : Quid des formateurs sans activité qui refuseraient d’exécuter cette prestation ?

  • En cas de refus du formateur, celui-ci sera inscrit sur la plate-forme mobilité, dans ou hors Région.

Ne font pas partie du collectif « dur » les formateurs·trices qui accueillent sur leur plateau technique les bénéficiaires, qui d’ailleurs ne seront pas des stagiaires de la formation professionnelle, puisqu’ils ne se forment pas mais sont accompagnés.

Question : Quel impact sur le travail des A.T ?

  • Les Assistant·e·s techniques ne seront pas ou très peu impacté·e·s par ce dispositif.

Les référents de parcours deviennent les gestionnaires sur « prest’appli » et devront suivre les cohortes de bénéficiaires jusqu’à rentrer les résultats de cette prestation pour une bonne traçabilité…

Question : Comment et quand seront informés les formateurs qu’ils vont accueillir ces bénéficiaires sur leur plateaux ?

  • Ce sont les managers de formation qui seront sollicités pour ne pas envoyer sur les plateaux techniques trop de bénéficiaires en même temps ou pendant les certifs ou pendant les stages en entreprise ou prises de congés du formateur.*

Question : Quel impact sur la gestion des matériaux et matériels dans les sections ?

  • Un impact tellement à la marge qu’il n’est pas comptabilisé. Le bénéficiaire ne sera pas là pour apprendre et donc consommer, mais pour découvrir, et éventuellement être en binôme avec un apprenant.

Les personnels s’inscrivant dans ce collectif pourront « bénéficier » selon leurs besoins (mais on ne sait pas qui évalue et comment sont évalués ces besoins…) d’informations d’une durée d’une heure à des formations plus ou moins longues déclinées dans un plan de professionnalisation qui ne s’adresse qu’au personnel faisant partie du collectif.

Question : Et si un formateur veut se former au métier de CIP comme dans certaines régions ?

  • La personne n’est pas obligée de se former sur toute la formation, mais peut-être sur un module. La DR fait confiance aux formateurs qui déjà savent mener des entretiens individuels et savent mesurer les « manques » de chacun pour individualiser leur pédagogie. Le plan de formation doit être suffisant pour amorcer le dispositif…

Seront principalement visés les plateaux techniques qui forment aux métiers porteurs.

La DR a particulièrement insisté sur le fait qu’il faut développer un partenariat avec les entreprises et les faire venir à l’AFPA pour qu’ils communiquent sur les emplois qu’ils peuvent offrir.

1700 bénéficiaires seront accueillis du 25 juin (350 à Caen) et en septembre (350 à Le Havre, 250 à Évreux, 250 à Cherbourg, 500 à Saint-Étienne du R) et jusqu’au 31 mars 2019 au plus tard pour cette première cohorte.

La DR a rappelé que ce dispositif était une opportunité pour l’AFPA, et que notre transformation en EPIC a permis à l’État de pouvoir élaborer ce dispositif (sinon tintin…).

Nos craintes : En n’associant pas les formateurs à l’accueil sur leurs plateaux techniques, mais en leur imposant la présence de ce type de public, cela ne constituera-t-il pas un surcroit de travail pour le formateur, ou une réticence de sa part, voire l’impression qu’on le considère comme un outil, et non comme un collaborateur.

Le personnel sans activité sera-t-il tenté de se former, ou comme c’est souvent le cas, apprendra-t-il à nager seul ? …

Même si ce personnel est tenté de se former, sera-t-il en capacité de mesurer lui-même ses lacunes, compte-tenu qu’aucune évaluation par un tiers n’est prévue pour ce faire.

Ces personnels devront signer une lettre de mission. Quid pendant cette mission de la reconnaissance salariale de l’AFPA ?

La CGT restera vigilante sur les conditions de travail de chaque salarié qui sera de prêt ou de loin associé à ce dispositif, et sera également vigilante au bilan qui sera fait de cette prestation.


Patricia DOCAIGNE,
Saint-Étienne-du-Rouvray (près Rouen)
CGT AFPA Haute-Normandie