Politique régionale de la formation pro “1 emploi = 1 formation”

Le Conseil Régional des Pays de la Loire a décidé de « renverser la table » en adhérant, sans ambiguïté aucune, à la politique de la formation professionnelle voulue par la loi pour « le plein emploi ».

« En renversant la table », le Conseil Régional des Pays de la Loire change seulement de méthode. Une méthode à la botte des entreprises ligériennes et non plus, comme appliqué jusqu’à lors par l’état providence du citoyen.

  • Il décide en guise de « démarche innovante » de permettre à l’entreprise de sélectionner les privés d’emploi qu’elle souhaite voir intégrer et que ceux-ci, soient limités à être formés à la hauteur de ses besoins.
  • Il décide de financer l’employabilité des privés d’emploi sans exiger une meilleure manière d’être employeur.
  • Il décide de faire avancer les entreprises pour le plein emploi sans contrepartie. Aucune pression sur une politique salariale à la hausse. Aucune exigence en matière de préservation environnementale ni sur le sujet de la santé au travail.

Du côté du privé d’emploi cette méthode fera table rase à toute ambition d’émancipation par le travail. Il devra souscrire à un Contrat d’Engagement Unifié dans lequel sera déterminé les éléments constitutifs de « l’offre raisonnable d’emploi » qu’il sera tenu d’accepter.

Ce sera France Travail qui coordonnera via algorithmes et applis l’exécution de ce Contrat d’Engagement, formidables outils de pression et sanctionnera jusqu’à la radiation si faute à l’engagement.

Pour le privé d’emploi inscrit à France Travail, cette politique d’asservissement va l’obliger à opter pour le premier travail venu sans rapport direct avec ses désirs et qualifications, alors même que ces dernières pourraient être très importantes pour l’économie. Aussi cette organisation du retour à l’emploi systématique va engendrer plusieurs effets contre-productifs pour le privé d’emploi tel que :

  • La confiscation de la maitrise de son parcours professionnel,
  • L’absence de nouvelles qualifications diplômantes choisies
  • L’incertitude face à l’emploi durable,
  • L’incertitude quant à l’assurance d’un salaire digne.

Le Conseil Régional des Pays de la Loire n’a pas pris la mesure du changement de modèle qui s’opère dans notre société.

Aujourd’hui, la population et notamment notre jeunesse, n’entend pas suivre de consignes qui contraignent les libertés de tout un chacun.

  • Plus d’un sera freiné par la signature d’un Contrat d’Engagement Unifié.
  • Plus d’un refusera cet asservissement avec son lot de menaces menées à exécution comme les sanctions financières et les radiations.

En « renversant la table », le Conseil Régional s’engage dans une méthode qui va se révéler sur le papier être économiquement intéressante pour lui-même et pour les entreprises mais catastrophique sur le plan sociétal. Cette société du plein emploi tant valorisée par l’exécutif sera précaire, sous payée, non qualifiée et subie.

Cette politique prétendue « innovante » engendrera de l’asservissement, du désespoir et de l’exclusion en nombre. En somme, l’inverse de ce que l’on est en droit d’attendre d’une politique publique de l’emploi, à savoir la réduction des conséquences négatives du chômage avec pour leviers principaux : une assurance chômage digne et le recours à la formation professionnelle qualifiante.

C’est pour toutes ces raisons que la délégation CGT-AFPA dénonce par le biais de cette déclaration les choix économiques et sociétaux du Conseil Régional des Pays de la Loire.

 Pour la délégation CGT-AFPA, cette politique financée par l’argent public hypothèque notre avenir en plaçant l’entreprise au centre de sa politique de l’emploi sans contrepartie.

  • Nous revendiquons l’accès au droit à la formation professionnelle qualifiante et choisie, comme moyen d’émancipation individuelle
  • Nous revendiquons un service public de l’emploi avec comme mission l’accompagnement des privés d’emplois autrement que par le contrôle et la radiation.
  • Nous revendiquons une évolution du travail respectueuse de l’humain et de l’environnement en utilisant d’autres façons de produire des richesses.

Pour la délégation CGT-AFPA, c’est au monde du travail de s’adapter à l’homme et non l’inverse.