L’essentiel de ce que nous avons retenu de ce CRE de mai 2019
Point sur la production trimestrielle
Pour le Limousin, on note que la production a augmenté de près de 500 000 euros par rapport à 2018 pour la même période. Pour le conseil régional, nous sommes à des sommes quasiment équivalentes (-70 000euros).
Ce sont les missions nationales et les migrants qui participent à l’augmentation du chiffre d’affaires. Pour ce qui est des charges, il y a une légère augmentation (+200 000 euros) surtout due à 50 000 euros de plus sur l’intérim et environ 110 000 euros aux dépenses de fonctionnement (où nous retrouvons tous les prestataires extérieurs !), la masse salariale croissant d’environ 50 000 pourtant nous ne le constatons pas sur nos fiches de paie !
Résultat, le Limousin participe à hauteur de 600 000 euros à l’EBE contre 300 000 l’année dernière, en résumé on fait plus avec moins de CDI…
Pour la « grande région », l’EBE est négatif à – 500 000 euros environ…
La question doit être posée, car nos collègues d’Aquitaine et Poitou-Charentes ne se tournent pas les pouces !
La concurrence toujours plus agressive pousse les prix à la baisse et il ne serait pas surprenant de voir que nous produisons beaucoup pour un prix qui ne permet pas de couvrir les coûts !
Si la direction régionale se veut rassurante en pointant le fait qu’il y a des valorisations qui n’ont pas été faites, on ne peut que s’inquiéter de ces chiffres !
Les efforts sans cesse renouvelaient par les salariés pour assurer la « prod » sont loin d’avoir de réelles répercussions sur les produits !
C’est surprenant, car le Limousin progresse, mais l’EBE « grande région » reste négatif (même s’il est moins important que l’année dernière).
On imagine bien que si ces résultats au niveau grande région sont négatifs, alors même que notre région n’est pas la plus mal traitée en termes d’achat de formation, que les résultats au niveau national sont très loin de la courbe « magique » que la direction nationale a « vendu » avec son PSE…
Conclusion : ramer, ramer, le bateau est toujours plein d’eau, il devient de plus en plus dur de ramer pourtant on nous demande de le faire toujours plus vite, pour quelles perspectives ? Les élus CGT ne voient pas dans le discours de la direction régionale de motif de satisfaction, les « projets de développement » semblent quelque peu « fumeux » et « illisibles » !
Sur le personnel
Les élus constatent, à chaque fois, une baisse des effectifs CDI ; sans PSE nous sommes déjà de moins en moins nombreux, la précarisation devient la règle !
Cela génère des difficultés pour les CDI qui doivent réfléchir à comment faire pour assurer aux stagiaires leurs formations.
Mais aussi des difficultés pour les CDD, intérimaires ou prestataires qu’on laisse se débrouiller seuls sans réellement leur donner les outils nécessaires (matériels et/ou pédagogiques).
Résultat personne n’y trouve son compte !
Tout le monde fait de son mieux pour que tout se passe le moins mal possible, mais toujours au détriment des conditions de travail !
La direction laisse seuls les salariés qui doivent ingénier à trouver des solutions aux carences de notre organisation !
Ce travail masqué n’est bien sûr jamais pris en compte et les directions considèrent cela comme normal !
Ainsi nous travaillons en « surrégime », mais pour nos « chefs » tout va bien et se gère !
Nous sommes à 200 % tout le temps, palliant sans cesse aux défauts d’organisation, pour quel retour ? Rien du côté des salaires, ça, c’est une constante ! On pourrait espérer qu’il y ait, au moins, une certaine sollicitude sur les congés, les récupérations ! Et bien, n’y comptez pas trop !
Congés – Ponts – Heures supplémentaires
Certains d’entre nous ont « rattrapé » le pont du 31 Mai, et ils considéraient qu’ils n’avaient pas à poser ce jour en congé ou RTT, que nenni !
La règle est simple et rappelée par le DRH, le pont n’est pas offert ni récupérable, donc il doit être posé un congé ou un RTT !
Pour rappel, s’il est plus simple pour tout le monde de « neutraliser » ce pont, il faut tout de même noter que légalement et conventionnellement les ponts ne peuvent pas être pris sur la 5ème semaine de congés payés, et que nos règles ne permettent normalement pas à la direction d’imposer une pose d’une demi-journée de RTT…
Mais alors pour nos collègues qui ont récupéré ce pont, car les stagiaires doivent avoir leurs heures ?
Ces heures faites pour rattraper le pont pour les stagiaires sont des heures supplémentaires !
Bien, il aurait été sain de le dire dès le départ !
Les salariés doivent remplir la feuille d’heures supplémentaires (bon faut la trouver et en plus le DRH nous indique qu’il travaille dessus, difficile de remplir une feuille qui n’existe pas à l’heure actuelle !), et ils pourront récupérer ces heures à un autre moment !
La délégation CGT se permet de rappeler que si ces heures ne sont pas une récupération de pont et qu’elles deviennent des heures supplémentaires, alors les heures doivent être majorées ! En clair si vous avez fait 4h pour rattraper le vendredi matin, vous devez récupérer 5h !
Cette question des heures supplémentaires est importante !
Si la règle veut qu’il n’y ait pas d’heures supplémentaires à l’AFPA.
La réalité (et oui vivre en théorie c’est bien, la réalité est moins belle !), est que certains collègues sont obligés de les faire pour diverses raisons (formations spécifiques aux horaires différents, gestion de cession de validation, entrées de stagiaires, fin de formation, etc.).
La CGT attire l’attention des collègues, s’il était coutume à l’AFPA d’avoir une certaine bienveillance sur cette question, notamment par des « arrangements » entre le salarié et son N+1, depuis un certain temps déjà, les paroles des uns ne valent que pour ceux qui y croient ! Il faut des traces écrites, et il faut absolument faire des feuilles d’heures supplémentaires pour laisser une trace de ces heures !
Une simple conversation entre 2 portes ne peut pas suffire !
D’autant plus que très souvent maintenant, on remet en cause la validité de ces heures supplémentaires en se cachant derrière « mais on ne t’a pas demandé de les faire, tu les as faites de ton propre chef, donc je ne peux pas les valider ! ».
Pour éviter cet écueil, il faut mettre noir sur blanc vos heures, les faire partager au N+1 et vous verrez rapidement si ces heures sont prises en considération !
N’attendez pas d’accumuler trop d’heures !
Tant que vous travaillez, il n’y a jamais de problème, par contre quand vous allez vouloir récupérer là on va vous dire « mais c’est pas possible que tu en ait fait autant, je ne peux pas te faire récupérer autant on a pas les moyens humains ! ».
Dès que la feuille finalisée par la DRH sera disponible, renotez toutes vos heures dessus!
Et rappelez-vous que les heures supplémentaires doivent être récupérées avec majoration !
La question des prises de congés fut aussi abordée.
L’exemple d’un collègue fut posé :
Un collègue, qui a été en arrêt maladie plusieurs mois, est revenu peu de temps avant la fin des prises de congés possibles.
Soucieux de faire en sorte que la pose d’un grand nombre de congés n’impacte les groupes dont il avait la charge ; il proposa un cadencement de prise de congés permettant sa présence face aux groupes tout en lui permettant de solder ses congés début juillet 2019.
La direction lui a refusé cette possibilité !
Résultat, pour éviter la perte de ses jours, il a pris ses congés avant la fin mai ; obligeant l’AFPA à recruter un remplaçant pendant son absence !
Se cachant derrière l’obligation de solder les congés avant fin mai, voir fin juin maximum, la direction a préféré engendrer une dépense supplémentaire et a désorganisé la fin de formation de stagiaires.
Alors même que le formateur avait eu un arrêt long permettant un report !
Vous trouverez la réponse du formateur à sa direction qui tente de faire porter sur lui la responsabilité de la désorganisation !
Cette façon de faire est plus que discutable ! Comment ne pas prendre en considération une proposition faite par le salarié qui permet une prise de congés sans impacter la formation ? Pourquoi refuser cette proposition et, in fine, faire « payer » l’AFPA ?
La question des congés fit encore débat avec la note sur les congés payés que nous présente le DRH.
Il est dit : « une fois les congés (souhaits) posés, le manager doit se positionner le plus rapidement possible (maxi 1 mois) en les validant ou en les refusant. ».
Ce délai d’un mois parait quelque peu excessif et aurait pu être réduit. Après tout on demande aux salariés de se positionner longtemps à l’avance pour la prise de congés.
On peut quand même imaginer que les programmations se font avec une vision assez longue pour que rapidement le N+1 puisse répondre !
D’autant plus que la note rappelle que la loi prévoit la possibilité pour l’employeur de refuser les congés préalablement acceptés jusqu’à la vieille du départ !
Et oui, les lois scélérates successives donnent ce droit à l’employeur, certes cela doit être justifié par une nécessité, mais il peut le faire !
Avec cette note sur la planification des congés, le DRH nous informe des 2 notes pour les congés et ponts de l’année 2020 et 2021.
Nous notons avec satisfaction que le DRH a corrigé sa précédente erreur qui ne donnait que 0 à 4 jours pour les congés de fin d’année, alors qu’il est de 0 à 5 jours !
Pour les ponts en 2020, le lundi 13 Juillet est offert, le vendredi 22 mai les centres seront fermés, mais le pont n’est pas offert.
En 2021, le vendredi 12 novembre est offert et le vendredi 14 mai les centres seront fermés, mais le pont n’est pas offert.
Pour les congés d’été, la semaine du 10 au 16 aout 2020 les centres du Limousin seront fermés et la semaine du 9 au 15 aout 2021 aussi.
Si nous notons que les centres ne seront fermés qu’une semaine alors que cette année ce sera 2 semaines, nous faisons remarquer que fermer les centres oblige les salariés à poser cette semaine et donc à imposer des congés à la période la plus critique en termes de coût pour les vacances. De plus, si le salarié a son ou sa conjointe qui se voit fixer des dates de congés différentes, alors des congés communs risquent de se compliquer, cela vaut aussi avec des familles recomposées où la garde des enfants pendant les vacances peut être imposée…
La CGT reste sur sa position et refuse de voir imposées des dates de congés, s’il est fixé qu’une semaine en 2020 et 2021, il n’en reste pas moins que cette semaine impose les dates de congés ou oblige à scinder les congés d’été en 2 avec l’obligation de poser 10 jours d’affilée pour bénéficier du jour de fractionnement !
Nous notons que le DRH rappelle encore une fois, que cette année pour bénéficier du congé de fractionnement, il faudra poser 10 jours d’affilée et que donc, avec la fermeture des centres, Il faudra avoir pris soit le vendredi avant la fermeture soit le lundi après, il confirme que le 15 aout ne rompt pas les 10 jours d’affilée, faites attention à ce que l’on vous crédite bien de ce jour ! Si jamais il n’apparait pas, n’hésitez pas à nous solliciter !
Situation formation chefs de chantiers
La CGT souhaitait aborder la question des raisons économiques poussant à faire passer de 2 groupes de chantier à 1 seul !
La direction a tenté de noyer le poisson dans un premier temps, se félicitant que le Lot 10 (lot « TP ») voyait son enveloppe globale maintenue !
Cette affirmation confirme les dires du conseil régional qui en plus rajoutait que le découpage à l’intérieur du lot est un choix de l’AFPA…
Donc après avoir posé plusieurs questions pour faire dire les choses à la direction, elle a fini par concéder que c’était son choix que de réduire le nombre de groupes chefs de chantiers !
La CGT, avec des éléments concrets tirés de rapport de la banque de France des données pôle emploi ou de l’arrêté fixant les métiers en tension pour la nouvelle région, a demandé les raisons économiques poussant à cette décision…
Aucune réponse claire de la direction !
Mais une tentative d’intimidation de la délégation CGT en leur demandant à quel titre, elle sollicitait le conseil régional et que la délégation ne devait pas oublier qu’ils étaient des salariés de l’AFPA et que la direction s’interrogeait sur le fait de questionner « notre client » !
Les insinuations de la direction qui tenterait d’impressionner la délégation CGT ne prennent pas !
La CGT a toute latitude pour interroger nos donneurs d’ordre, d’autant plus que ce sont des élus qui doivent des comptes aux citoyens ! Que la direction se rassure (ou pas !) la CGT n’a pas de compte à rendre à la direction ! Par contre son rôle est de défendre les salariés et l’AFPA partout où elle le juge nécessaire !
La direction oublie un peu vite que sans les démarches de la CGT nous risquions de perdre la subvention Restauration !
Et bien tant pis pour nos grands directeurs, la CGT se battra, même contre nos dirigeants, pour maintenir un maximum de formations ! Pour sauver les emplois de nos collègues, mais aussi pour permettre aux privés d’emploi et aux salariés en reconversion d’accéder à des formations ouvrant à des emplois ! La CGT n’a pas pour habitude de se plier aux désirs des directions, qu’on se le dise !
Et nous invitons tous les salariés à nous solliciter pour défendre nos emplois et nos conditions de travail, car cette lutte ne peut s’arrêter aux réunions avec la direction !
Situation Restauration Babylone
Il fut abordé la question de la restauration à Babylone…
La direction est revenue un peu sur sa vision où pour elle le CRE n’avait pas à être informé et consulté…Néanmoins les documents portés à la connaissance de ce CRE soulève de nombreuses interrogations !
Pour passer le marché, il a été prévu 13 000 repas à l’année…
En 3 mois le nombre de repas est déjà « consommé » pour moitié !
Il faut dire que les chiffres pour l’année 2017 et 2018 donnent un nombre de repas aux alentours de 20 000 !!
Pourquoi cette sous-estimation ? Nous n’osons penser que le nombre de repas pris en considération aurait permis de faire baisser le montant global du marché en permettant une procédure allégée !
Non, nous ne pouvons pas en tirer cette conclusion, donc n’en parlons pas !
D’autant plus que le tableau indiquant les montants qui obligent à certaines procédures semble ne pas correspondre aux chiffres que nous trouvons sur les sites officiels de l’État…
Tout cela laisse un goût bizarre dans la bouche !
Surtout que l’on constate une baisse du prix moyen du ticket sur le restaurant de Babylone qui pourrait s’expliquer par l’absence de « droit d’entrée » contrairement aux autres centres régionaux !
Allons-nous voir une concurrence s’exercer entre les restaurants de Limoges ?
De plus des « frais fixes » sont décomptés et interrogent, comme l’enlèvement des ordures !
Nous allons continuer d’interroger la direction sur ce marché, sa passation et son suivi, d’autant plus que la restauration de Babylone bénéficie de la subvention du conseil régional !
Nous avons déjà facturé quasiment 43 % sur 3 mois !
Nous avons alerté la direction, car déjà l’année dernière, il est resté à la charge de l’AFPA plusieurs milliers d’euros qui ne « rentraient » pas dans l’enveloppe, et pour 2019 nous partons sur des bases encore plus importantes !
La direction s’est voulue rassurante en précisant que, contrairement à l’année dernière, nous avons « facturé » rapidement et qu’elle allait pouvoir rencontrer le conseil régional pour faire une réévaluation de la subvention !
Mais la question se pose : Quid si le conseil régional refuse d’augmenter l’enveloppe ?
Là la direction n’a pas de réponse, elle mise sûrement sur sa force de persuasion !
Nous espérons que la direction y arrivera !
En tout cas, la CGT ne baissera pas la garde sur ce dossier, car la restauration est une nécessité absolue pour nos stagiaires et par conséquent pour le « remplissage » de bon nombre de formations !
Monologue du Président, oups non auto satisfecit du président, ah, mais non enfin on dit : informations du président !
En fin de séance la direction a déroulé toutes les actions qu’elle entreprend…
Comme nous ne sommes pas des groupies faisant la claque aux acteurs de l’AFPA, nous sommes quelque peu dubitatifs !
Des réponses à appels à projets ont lieu sur diverses nouveautés, si certains semblent intéressants, bien que représentant peu de chiffres d’affaires, la CGT s’est beaucoup plus inquiétée sur un appel à projets sur l’AFEST.
Cet acronyme doit nous alerter, il veut dire « Action de Formation En Situation de Travail ».
En clair un patron prend un stagiaire, le colle sur un poste et le « forme » pendant qu’il produit. Dit comme ça on pourrait penser que c’est une bonne chose, le stagiaire apprenant le geste en situation.
Mais derrière se pose la question du « à quoi on forme ? », « Comment on assure la formation au-delà du simple geste d’un poste de travail ? », « Quid du retour de ce que produit le stagiaire ? L’entreprise garde la richesse créée sans que le stagiaire n’en reçoive un salaire ? ».
Donc, on devine où on va !
Les entreprises trouveront de la main d’œuvre gratuite ou à bas coût.
Elles formeront uniquement au poste de travail et seulement au poste et non pas à un métier !
Cela est à mettre en relation avec les « négociations » des conventions collectives où, notamment l’UIMM, le syndicat patronal de la métallurgie, veut imposer des salaires au poste de travail et non pas en fonction d’un diplôme ou titre donc par rapport à un métier !
Cette lubie de l’AFEST représente un grand danger pour les salariés, mais aussi pour l’AFPA ! Donc la CGT se pose la question de ce que va porter la direction de l’AFPA sur ce sujet !
Conclusion de ce CRE
Même si ce compte-rendu est plutôt long, il n’en reste pas moins que les discussions avec la direction ne mènent souvent à rien.
Les interrogations des élus et les remarques ou propositions que portent vos élus restent très majoritairement lettre morte !
La dégradation de l’AFPA se poursuit !
Mais le capitaine Néo-Aquitain demande de ramer toujours plus vite, en niant la fatigue des rameurs !
Et en leur disant qu’il faut ramer plus fort, car ils devront être moins nombreux !
Les « terres accueillantes » que l’Amiral D’Artois montre du doigt pour nous rassurer s’éloignent à chaque fois qu’on avance !
Les rameurs sont à bout et en plus on leur dit qu’ils sont trop nombreux et qu’ils ont trop d’avantages…
En attendant, les officiers supérieurs profitent d’un mess où les places par cooptation permettent de profiter de mets inconnus pour le commun des matelots !
Mais à force de nous faire manger du pain noir et de réduire les portions ! La CGT invite à se rappeler des matelots du cuirassier Potemkine en 1905 et vous informe qu’elle est parmi vous pour reprendre la barre !
VOS REPRÉSENTANTS CGT AU CRE : Sylvain ROCH et Denis CALES