Mesdames et Messieurs les Président-es de groupe,
Mesdames et Messieurs les Président-es de commission,
Mesdames et Messieurs les Député-es non-inscrit-es,
Le Projet de Loi de Finance pour 2025 a été adopté en conseil des ministres le 10 octobre 2024 et vous serez amené-es durant les prochaines semaines à vous exprimer lors des débats parlementaires.
Les syndicats CGT, FO et SUD FPA Solidaires souhaitent vous alerter sur la baisse du schéma d’emploi des opérateurs de l’Etat rattachés au ministère du travail, qui s’établirait au total à – 883 ETP, dont – 263 ETP pour l’AFPA soit – 5% par rapport à 2024. Les chiffres deviennent vertigineux : au total, à l’AFPA, la diminution des effectifs atteint les – 30% en 8 ans (données du PLF depuis 2018).
Or, si la plus-value de l’AFPA n’est plus à démontrer, les stratégies opérées par les gouvernements successifs de ces dernières années tendent à faire mourir cet Etablissement Public à petit feu. Pourtant, nous pourrions illustrer, à nouveau, tout le bénéfice de nos missions et l’utilité sociale de l’Afpa, comme ce fut le cas lors d’une étude du cabinet KOREIS réalisée fin 2023 sur les coûts évités de la formation professionnelle.
Cette étude confirme que les actions de l’AFPA à destination des demandeurs d’emploi et des publics éloignés de l’emploi sont efficaces et produisent des retombées économiques importantes. Ces coûts évités incluent les dépenses publiques réduites en termes de prestations sociales et d’aides au chômage. Ces points mettent en évidence l’importance des actions de l’AFPA et justifient la nécessité d’un soutien financier continu de l’État pour assurer la pérennité de ces programmes.
Cela démontre bien que les investissements dans ces formations sont efficaces et bénéfiques pour l’économie, tout en permettant une meilleure insertion professionnelle et une réduction du chômage.
La perspective de voir encore nos effectifs baisser n’est donc pas une plainte réduite à la seule comptabilité des contrats de travail. C’est l’avenir de l’Agence qui est en jeu ainsi que l’efficacité des politiques publiques. Il est ainsi crucial de stopper cette hémorragie dans un organisme qui est justement le mieux placé pour répondre aux politiques publiques en matière de formation professionnelle, d’emploi et de transition énergétique, écologique et environnementale.
La très légère augmentation du montant des subventions de Service Public pour l’AFPA (qui passerait de 110 M à 115 M d’€) est sans doute la seule « bonne nouvelle », puisque cela traduit une volonté (mais encore beaucoup trop frileuse), de soutenir et développer l’activité de l’Agence. Mais à quel prix ? Combien de départs en retraite non remplacés, de ruptures conventionnelles, de démissions, ou pire, de mobilités géographiques sanctionnées par un licenciement en cas de refus ?
Quels seront les changements de postes, d’organisations, de responsabilités qui vont encore mettre à mal des collectifs déjà perdus et surchargés par des années d’errance et de transformations qui n’en finissent plus ? Où est le sens dans tout cela ?
Les syndicats CGT, FO et SUD FPA Solidaires appellent les député-es à déposer un amendement pour annuler cette nouvelle saignée dans les effectifs et plaider pour que l’Etat finance son Opérateur du service public de l’emploi, afin de répondre aux défis de l’urgence sociale et environnementale.
Si le gouvernement veut réellement prioriser l’insertion des personnes les plus éloignées de l’emploi, cela ne pourra se faire qu’en donnant les moyens nécessaires pour y parvenir tout en sachant le retour bénéfique que cela induira sur les dépenses publiques.
Plus les difficultés à surmonter sont grandes, plus il faut de temps pour les lever et construire avec ces personnes de vrais parcours de qualification.
Ces parcours commencent par un accompagnement dans la définition et/ou la validation du projet et aboutissent à la professionnalisation et l’obtention d’un titre qualifiant tout en passant par des phases préparatoires destinées à remédier à leurs difficultés.
C’est la vocation de l’AFPA de mettre en œuvre ce triptyque Accompagnement/Préparatoire (préqualification)/Formation qualifiante et c’est ce qui fait que l’AFPA est encore aujourd’hui aussi performante en matière de réinsertion et de retour à l’emploi pour cette catégorie de citoyennes et citoyens.
Il s’avère donc nécessaire d’utiliser cet outil indispensable à disposition de l’Etat et tous les citoyens.Faute de quoi, la cohérence de l’action gouvernementale sera mise à mal et l’avenir des demandeurs d’emplois et des publics éloignés de l’emploi, assombri.
Dans l’espoir que vous traduirez notre alerte en actions concrètes pour sauver l’Agence et ses salarié-es, veuillez accepter, Mesdames et Messieurs les député-es, l’expression de notre considération distinguée.
Hélène MAYANS
Secrétaire générale CGT-Afpa
Pascal CHABAS
Secrétaire général FO-Afpa
Alain RANIER
Secrétaire général SUD-FPA Solidaire