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La délégation CGT a lu attentivement le rapport du médiateur comme les précédents.
Ce rapport du médiateur met en lumière des problématiques importantes concernant les formations et leur organisation, déjà signalées par la CGT lors de la présentation du rapport de 2021.
En premier lieu, les recours au médiateur ont augmenté de manière significative : +88 dossiers, soit une hausse de 19 % par rapport à 2022. Cette augmentation reflète une baisse de satisfaction parmi les stagiaires.
Pour la CGT, cela témoigne de problèmes structurels et/ou organisationnels croissants.
Le principal motif de mécontentement concerne la qualité des formateurs, qui représente 43,7 % des saisines. Ce chiffre a progressé de 23,85 % par rapport à l’année précédente. Les griefs se divisent en deux grandes catégories : 20 % relèvent des compétences techniques et 38 % des compétences pédagogiques.
Ce constat s’explique par l’organisation actuelle des formations avec des entrées permanentes, alternées, ou actions courtes réglementaires qui surchargent les formateurs. Ces derniers ne peuvent être physiquement présents auprès de tous les groupes en même temps.
Cette organisation entraîne un sentiment d’insatisfaction généralisée des stagiaires, qui pointent également du doigt un manque de matériel adapté.
Les réclamations enregistrées concernant la qualité des formateurs mettent en évidence les difficultés rencontrées par les formateurs en CDD : à chaque changement, l’expérience, les connaissances acquises et la dynamique de travail sont perdues. De plus, ces formateurs en CDD ne bénéficient pas de la modalité de temps de travail à 37h, ils n’ont pas suffisamment de temps pour se former, pour assurer un suivi pédagogique de qualité ou pour mener des activités de veille.
Cette situation complique leur intégration et dégrade la perception de leur professionnalisme par les stagiaires. Ce qui explique que 151 réclamations sur 176 concernent des formateurs en CDD.
Un autre problème souligné dans le rapport est l’absence de réponse aux candidatures des stagiaires, ceci contribue au manque de participants dans certaines formations. Ce paradoxe est d’autant plus préoccupant qu’il existe déjà des difficultés de sourcing.
L’efficacité des processus de gestion des candidatures devrait donc être améliorée pour éviter de perdre des candidats potentiels.
Le rapport met également en avant que les métiers de l’assistanat, du bâtiment, et ceux du froid/climatisation concentrent le plus grand nombre de réclamations collectives sur une période de cinq ans. De plus, les formations de niveaux 3 (équivalent CAP) et 5 (équivalent BTS) sont celles où les recours à la médiation sont les plus fréquents. Ces observations suggèrent des problèmes spécifiques à ces parcours.
Par ailleurs, les réclamations liées à des traitements perçus comme discriminatoires (origine, genre, handicap) nécessitent une vigilance renforcée. Ces saisines traduisent l’évolution des attentes sociétales en matière d’inclusion et de respect de la diversité.
La CGT estime qu’un simple Webinaire de sensibilisation est insuffisant.
Pour prévenir efficacement ces discriminations, de véritables formations pour l’ensemble du personnel et des stagiaires doivent être mises en place.
De plus, la rupture de négociation sur la diversité est un signal préoccupant, car ce sujet est essentiel pour garantir l’inclusion et le respect de toutes et tous. La direction doit réaffirmer son engagement en relançant le dialogue social et en prenant des mesures concrètes et ambitieuses, à la hauteur des attentes sociétales.
Une autre question importante concerne la différence entre « saisines » et « réclamations ».
Le rapport mentionne 556 saisines (page 2) et 1208 réclamations (page 16), sans préciser clairement la distinction entre ces deux notions. Il est probable qu’une réclamation collective soit comptabilisée comme une seule, même si elle émane de plusieurs stagiaires, ce qui pourrait sous-estimer l’ampleur réelle des insatisfactions.
Pour améliorer la situation, il serait pertinent de réduire le turnover des formateurs en leur offrant des contrats plus stables et un accompagnement pédagogique renforcé. La gestion des candidatures des stagiaires devrait aussi être optimisée pour limiter les pertes.