CSE AFPA d’Île-de-France de juin 2022
Résumé de la séance par les élus CGT


Résultats économiques à fin avril : la mauvaise farce continue…

Les résultats après 4 mois d’activité sur l’exercice 2022 sont en dessous de l’objectif fixé de 3,5M€. Ils sont également en recul (-1,5M€) par rapport à l’année 2021, pourtant encore marquée par la crise sanitaire. Lorsque l’on regarde ces résultats dans le détail, nous constatons que ce sont principalement les activités financées par l’État (missions de service public, prépa compétences et promo 16-18) ainsi que les formations du CRIF, qui expliquent ce mauvais résultat. La raison invoquée reste malheureusement toujours la même. Un déficit de candidats souhaitant intégrer nos formations, en lien avec un marché de l’emploi actuellement dynamique.

À la question de savoir si cet effet est conjoncturel ou bien s’il va s’inscrire dans le temps, personne ne semble avoir aujourd’hui la réponse. En conséquence, le taux de saturation des dispositifs étant bas, les recettes ne couvrent plus les dépenses de formation (masse salariale et matière d’œuvre, mais aussi la sous-traitance). Ce qui fait que l’EBE (différence entre les produits et les charges) à fin avril affiche un résultat de -2,2M€, en écart de -4,4M€ avec l’objectif et -2,9M€ par rapport à 2021.

La direction reconnaît qu’avec un tel résultat à fin avril, l’objectif fixé pour 2022 est dorénavant inatteignable. Une fois encore, nous regrettons que les objectifs économiques annuels fixés par nos directions soient tout bonnement irréalisables.

Nous ne comprenons pas plus le sens de cette démarche qui se répète chaque année, sinon à démotiver le personnel à l’annonce des résultats finaux, qui sont malheureusement bien loin du budget annoncé.

Quant à la réponse à la question du pourquoi, elle est extrêmement simple. Nous sommes tout simplement face à un jeu de dupe mis en place par nos directions (générale et régionale) pour tenter de leurrer nos tutelles qui sont le ministère du Travail et surtout Bercy.

La ficelle est tout de même bien grosse et nous en avons assez d’être les dindons de cette mauvaise farce. En d’autres termes, l’espoir entretenu par la direction que l’année 2022 soit l’année du retour à un EBE positif est déjà douché.

Pour rappel, il était déjà prévu que le PSE mis en œuvre par notre direction générale permette à l’AFPA de retrouver un EBE positif dès 2020 puis que celui-ci atteigne +53 M€ en 2021.

Et ce ne sont ni les annonces du report de la réponse de l’appel d’offres du CRIF ni les mesures palliatives décidées dans l’urgence pour la rentrée, qui vont nous rassurer, comme vous pourrez le lire dans le paragraphe ci-dessous.


L’appel d’offres du conseil régional

Vous avez sans doute entendu parler des résultats reportés de l’appel d’offres du conseil régional et du prolongement de l’offre existante sous forme d’une cinquième tranche pour « attendre » le verdict. Toutes les formations de cette tranche doivent démarrer entre septembre et décembre 2022 et se terminer au plus tard le 28 avril 2023, avec un chiffre d’affaires espéré de 14,6 M€ pour 2 694 places. Le directeur régional adjoint, en tenant compte des difficultés attendues de recrutement/saturation des dispositifs, dans un délai aussi court, cible plutôt sur un résultat pour cette tranche qui s’établirait autour de 9 M€.

Avec cette contrainte de date de fin, nous craignons que certaines directions aient réduit des parcours pour être en conformité avec le souhait du prescripteur. Si tel était le cas, des formateurs seraient donc chargés de ce travail : synthétiser des séances, les regrouper, voire les supprimer pour réduire la durée de formation.

Nous avons donc interpelé la direction régionale à ce sujet, elle nous a affirmé qu’il n’y avait aucune réduction de parcours. Si vous rencontrez ce problème sur votre centre, n’hésitez pas à prendre contact avec vos représentants de proximité pour le signaler.

Une autre crainte que nous avons remontée à la direction régionale : les difficultés de recrutement. En effet, la plupart des formations vont démarrer sur la première quinzaine de septembre, pour tous les centres AFPA, mais aussi pour les autres organismes de formation. Ceci dans une période où nous connaissons déjà de grandes difficultés de saturation sur certains dispositifs comme vous le verrez dans le chapitre suivant.

Le directeur régional adjoint nous a déclaré qu’à « situation exceptionnelle, moyens exceptionnels », et qu’il y aurait donc des renforts, pour les équipes de recrutement, là où jugé nécessaire par les directeurs de centre. Les certifications risquent aussi de poser des problèmes si un grand nombre de formations se terminent sur une même période et donc avec des jurys sollicités de toute part. La direction de l’ingénierie régionale serait chargée d’anticiper ces situations bien en amont des certifications.

Si la réponse au nouvel appel d’offres arrive prochainement et que les formations qui s’y rattachent doivent démarrer sur le dernier trimestre 2022, pourrons-nous trouver les ressources nécessaires pour mener de front ces 2 commandes ?


Expérimentation Kwark : késako ?

Ayant fait le constat de difficultés de saturation sur certaines formations, la direction régionale d’Île-de-France a décidé de solliciter une start-up nommée KWARK pour nous aider à trouver des candidats sur nos offres déficitaires (exemple : dans les domaines du bâtiment, travaux publics, service à la personne).

Nous en sommes pour l’instant à une phase d’expérimentation qui a débuté début mai jusqu’en décembre 2022. Lors de cette présentation, les élus ont demandé des précisions sur plusieurs éléments tels que: les critères de choix de cette société et si celle-ci avait été soumise à appel d’offres avec au minimum trois devis. Il nous a été répondu qu’aucun appel d’offres n’avait été lancé puisque cela entrait dans le cadre d’une expérimentation, avec contrat de partenariat.

Le choix de cette start-up s’est manifestement fait lors d’une rencontre sur un salon avec le directeur régional. Autre demande de précision, et non des moindres, pouvons-nous craindre qu’un petit, certes, mais cheval de Troie quand même, s’introduise et remplace les équipes de recrutement Afpa ?

Devant notre crainte, le directeur régional adjoint nous a affirmé, à plusieurs reprises, que cela ne remplacerait en aucun cas le travail des CRA. Le but affiché est de « capter» des publics invisibles à nos yeux.

Cette start-up va chercher sa cible sur les réseaux sociaux et autres nouveaux médias (tik tok, Web TV… par exemple) et mène des campagnes de phoning pour attirer le chaland. Une fois un premier travail de qualification effectué et un 1er niveau d’information communiquée sur nos offres, Kwark envoie les candidatures à une chargée de recrutement (CRA) à qui on a confié la mission d’ouvrir des comptes Métis afin de permettre d’évaluer les compétences attendues.

Après plusieurs semaines, on se rend compte que certains publics (plutôt éloignés de l’informatique) ont souvent du mal à franchir cette étape. Dans ce cas, des inscriptions sur des IC leur sont donc proposées afin d’évaluer les compétences en présentiel. Kwark ne gère donc pas l’inscription en direct sur nos offres, mais est un « apporteur de sourcing» et n’a aucun accès direct sur la plate-forme Métis.

Aucun chiffre ne nous a été communiqué sur l’efficacité de Kwark car trop tôt pour se prononcer. Cette start-up nous facture un forfait de 10 000 euros pour frais de création de plans marketing, supports de communication, médias utilisés et 600 euros pour chaque stagiaire présent après 4 semaines à compter de sa date d’entrée en formation.

Nous serons attentifs à suivre mensuellement l’efficacité de ce recours externe. Nous avons souligné qu’il était fort dommage que cette externalisation n’ait pas pu être développée par notre propre direction de la communication, marketing, e-business. Par ailleurs et sans être « oiseau de mauvais augure», la direction régionale a déjà eu recours à de la sous-traitance via la start-up BimBampb qui avait soi-disant une expertise que nos ERE n’étaient pas en capacité de proposer.

En admettant que ce soit le cas pour certains ateliers, ne pouvions-nous pas investir dans la formation de nos animateurs ERE ? Malheureusement le constat aujourd’hui est que les ERE avec des salariés Afpa disparaissent dangereusement de notre région.

Cette activité, comme tant d’autres, semble aujourd’hui destinée à être totalement sous-traitée à ce prestataire, en tout cas dans notre région. Nous en aurons confirmation lors de la mise en œuvre du nouvel appel d’offres, l’AFPA aurait en effet cité ce «partenaire» pour la partie retour à l’emploi.

Y aurait-il donc des couacs dans le kwark ? Affaire à suivre de très près…


Cession de l’hébergement de Créteil à ADOMA

Comme déjà annoncé précédemment, l’AFPA a décidé de céder à ADOMA (ex SONACOTRA) les hébergements de quatre de ses centres, Créteil et Stains en IDF, Rennes et Saint-Herblain en province.

Le processus de vente le plus avancé concerne le centre de Créteil, avec la signature de la cession prévue pour fin 2022, janvier 2023 au plus tard, nous annonce la direction. À une condition cependant, que toutes les clauses suspensives inscrites au contrat soient levées.

Il est prévu au programme, dès la vente réalisée, qu’ADOMA ferme l’une des deux tours d’hébergement et commence les travaux de réfection, afin que l’autre tour puisse rester occupée par les stagiaires durant une période transitoire prévue de janvier à avril 2023.

La direction régionale nous dit qu’étant encore en cours de négociations avec ADOMA pour déterminer les conditions, notamment de gestion et de loyer, pour nos stagiaires hébergés par ADOMA pendant cette période dite transitoire, elle ne peut nous donner plus de précisions sur le sujet.

Il est à noter qu’une fois les travaux achevés dans la première tour et le début du chantier dans la deuxième, la période transitoire prendra fin et les stagiaires accueillis dépendront d’ADOMA en ce qui concerne l’hébergement.

La totalité des travaux devrait être terminée fin 2023.

Nous savons que la direction a négocié pour cette vente un « allotement », terme utilisé par la direction, de 30 places, sur les 102 disponibles, pour les stagiaires du centre de Créteil, dans 15 studios, donc partagés par deux stagiaires, au tarif de 280 € par personne.

À comparer aux 160 places aujourd’hui disponibles pour les stagiaires de l’AFPA, au tarif de 150 € mensuels.

Ce que nous ne savons pas, c’est comment seront gérées et organisées les réservations sur les fameuses 30 places attribuées, que se passera-t-il en cas de demande d’hébergement quand le quota de 30 sera atteint ?

Quid du poste d’Animateur Socio-éducatif du centre qui gère actuellement les hébergements?

Que signifie la «redéfinition des activités avec le “RAP” et qu’un plan d’accompagnement lui sera proposé dans le cadre de la reconfiguration de son poste ?

Bref, ces questions d’ordre pratique et opérationnel sont aujourd’hui sans vraies réponses. Ce sont pourtant de ces éléments dont dépend une partie de l’activité future du centre de Créteil.