Un peu d’histoire :
Le 9 novembre 1946, dans la foulée du Programme du Conseil National de la Résistance où la CGT a contribué activement, un décret signé d’Ambroise Croizat, alors ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, organise l’agrément de centres de formation professionnelle subventionnés par le Ministère du Travail et institue un CFP (certificat de formation professionnelle).
L’objectif : couvrir les besoins urgents de reconstruction du pays après la guerre 39-45. Doit-on rappeler ici que cette guerre est née de l’obscurantisme de l’extrême droite ?
Il n’est pas question de célébrer une vision mythifiée et nostalgique du passé ou des évènements, mais de rappeler que les exigences de la CGT restent les mêmes, agir pour une société démocratique, libérée de l’exploitation capitaliste et des autres formes d’exploitation et de domination, contre les discriminations de toutes sortes et pour la paix.
9 juin 2024 : L’abstention et l’extrême droite ont atteint un record lors des élections européennes. Cette tendance est à l’œuvre dans toute l’Europe mais la France est le pays dans lequel les listes d’extrême droite font le score le plus élevé et progressent le plus.
A la suite de ce résultat, le Président de la République a décidé la dissolution de l’Assemblée nationale, ce qui ouvrirait potentiellement les portes du pouvoir à l’extrême-droite. Cette décision de dissoudre l’Assemblée nationale est une décision gravissime : provoquant ainsi, en urgence, des élections législatives.
La CGT mesure la gravité du contexte politique que traverse le pays. L’extrême droite, c’est un projet antisocial, de ségrégation raciste, la fin de la Sécurité Sociale, la haine du syndicalisme, une remise en cause des droits humains, des libertés fondamentales, des droits des femmes, des LGBTQIA+, des personnes en situation de handicap, la négation de l’urgence climatique…
Dans cette situation, la responsabilité du syndicalisme est plus grande que jamais. Le monde du travail a tout à perdre si l’extrême droite devenait majoritaire à l’Assemblée, une partie du patronat a déjà clairement basculé et les premières mesures s’attaqueront aux contre-pouvoirs, notamment aux libertés syndicales et ce, quel que soit le syndicat… y compris celui qui a dénoncé notre appel citoyen en CSEE régional à ne pas s’abstenir les 30 juin et 7 juillet…
Pourtant, la CGT AFPA a toujours cherché et cherchera toujours à rassembler le plus largement possible autour de deux objectifs : l’utilité sociale de l’Afpa et la défense de ses salarié-es.
Ne nous y trompons pas, le passage de l’extrême droite aux élections législatives aura un impact direct sur l’AFPA et ses salarié-es, tôt ou tard.
Alors que l’Afpa, dans son rôle d’utilité sociale et de service public, a toujours contribué à l’émancipation des privés d’emplois et des travailleurs de notre pays, la CGT Afpa s’interroge sur les orientations qui pourraient être prises au lendemain des élections législatives.
Quid des programmes d’accompagnement tels que :
• Promo16-18 et Déclic,
• Prépa Compétences (pour les demandeurs d’emploi de longue durée, bénéficiaires du RSA, public PIC),
• du programme HOPE pour l’insertion professionnel des réfugié-es,
• des formations Français Langues Étrangères et Intégration (FLE/FLI)…etc ?
Pour la CGT, le risque est énorme et ces programmes seront directement et RAPIDEMENT mis sur le banc de touche avec le risque de suppressions immédiates de tout financement d’Etat.
Face à un danger pouvant compromettre l’avenir de l’Afpa, les salariés seront en attente d’un front commun des syndicats pour défendre et justifier la raison de vivre de l’agence : les missions de service public, l’accès à la formation qualifiante, l’accompagnement des privés d’emploi, l’intégration des réfugiés, les services associés (hébergement et restauration).