La CGT AFPA

 

La direction nous présente un budget prévisionnel pour 2024 en attendant le nouveau contrat d’objectifs et de performance (COP) sur la période 2024-2027. Ce budget est construit sur des hypothèses qui nécessitent des moyens pour atteindre les résultats.

L’activité prévue en 2024 est marquée par la poursuite de la diminution des commandes des Conseils Régionaux (-17 M€) et de France Travail (-26 M€). La direction prévoit de compenser partiellement cette perte de 43 M€ par une augmentation des missions nationales de service public (+4 M€), du marché privé (+12 M€ dont +9 M€ pour l’alternance), ainsi que l’hypothèse de percevoir la taxe d’apprentissage (+8 M€) dans la cadre du CFA Afpa.

Le taux de saturation des formations est un enjeu important pour la réalisation de ce budget. Cependant la diminution du nombre de demandeurs d’emploi et l’image dégradée des métiers manuels conduisent à des difficultés de recrutement. Pour améliorer le taux de saturation, l’Afpa prévoit d’offrir des services d’aide aux apprenants dans le cadre des « Villages des solutions » pour diminuer les freins au recrutement, réduire l’absentéisme et les abandons. La CGT attend toujours le bilan quantitatif et qualitatif des dispositifs « Afpa Villages » et « Village des solutions ».

La masse salariale prévue en 2024 est en baisse (-19 M€) hors intérim. Le nombre de contrats CDI augmente de 324 et le nombre de contrats CDD diminue de 679. L’intérim se réduit de 6 M€. Les effectifs diminuent de 6875 à 6520 ETPT (Equivalent Temps Plein Travaillé), soit -355 ETPT. Cette réduction des effectifs est principalement la conséquence de la baisse d’activité attendue. L’augmentation du nombre de CDI résulte des dé-précarisations demandées depuis longtemps par la CGT. Les économies de masse salariale sont réalisées sur le dos des CDD mais leur charge travail est largement répercutée sur les CDI. Le renforcement de l’accompagnement, des formations courtes et de l’alternance demande des ressources et des moyens. Les salariés devront s’adapter à marche forcée sans avoir le temps de se former.

Les frais de fonctionnement diminuent de 13 M€, principalement en raison de la baisse des coûts de l’énergie (-7 M€) et du moindre recours à la sous-traitance de formation (-5 M€).

Le niveau d’investissement s’élève à 62 M€ dont seulement 16 M€ consacrés à l’évolution du dispositif de formation. En revanche, 15 M€ sont affectés à l’évolution des systèmes d’information. La CGT regrette que l’année 2024 ait mal commencé avec les dysfonctionnements généralisés de FINA. L’arrivée prochaine de SAGA devra être mieux préparée et validée avant sa mise en production. La CGT dénonce la dégradation et la vétusté de beaucoup de plateaux techniques ainsi que des bâtiments qui souffrent d’un manque d’investissement chronique depuis de nombreuses années.

L’EBE prévu pour 2024 reste négatif à -89 M€, le retour à l’équilibre n’est toujours pas atteint malgré les charges de travail de plus en plus importantes supportées par les salariés. Le chiffre d’affaires continue de se dégrader mais les mesures prévues pour compenser la baisse du chiffre d’affaires sont insuffisantes. Les effectifs diminuent de 355 ETPT : comment gagner des parts de marché avec des effectifs en diminution ? Où sont les moyens pour développer le marché privé ? Où sont les produits de la vente des biens immobiliers ?

Pour la CGT, ce budget manque de vision à long terme et de moyens de développement. Il est construit sur des économies de charges et non sur le développement de nos activités. Nous attendons de la direction générale et des tutelles qu’elles contribuent à redonner à l’Afpa une place de premier plan dans le paysage de la formation professionnelle qualifiante, que l’établissement public devienne un moteur des transitions à venir et renoue avec le développement de l’agence sur l’ensemble des territoires.

 

Montreuil le 27 mars 2024