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Lors de l’enquête santé mentale 2009 santé public France, 55 % des représentants du personnel interrogés avaient déclaré ressentir au moins un symptôme ayant un lien probable avec leur mandat.

Ont été notamment cités : Les troubles du sommeil, la sensation de mal-être et la fatigue en lien avec l’exercice de leur mandat

Les principaux facteurs qui aggravent l’exposition aux risques psychosociaux des élus ou, au contraire, ceux qui permettent de la réduire, ne font pas ressortir de profils-types (par exemple, liés à l’âge, à la catégorie socioprofessionnelle, à la taille ou au secteur d’activité de l’entreprise, etc.) qui exposeraient particulièrement au stress.

Ce sont bien les conditions d’exercice du mandat qui exposent aux risques psychosociaux, et non pas les caractéristiques sociodémographiques des représentants des salariés. Exigences émotionnelles particulièrement élevées, forte intensité du travail, rapports sociaux difficiles, conflits de valeur, insécurité dans la situation de travail, les risques psychosociaux auxquels sont exposés les élus recouvrent les différentes familles de risque.

Les deux tiers des représentants du personnel interrogés estiment ainsi que leur charge de travail, en lien avec l’exercice du mandat, est importante, voire excessive.
D’une part, la charge de travail repose sur un caractère multiple des tâches à assumer. D’autre part, cette fonction se technicise avec la complexification des systèmes de travail.

Désormais, les élus doivent développer et maîtriser des champs de compétences de plus en plus vastes et complexes, tels que la négociation et la gestion de conflit ou encore l’analyse économique et financière. Enfin, l’accompagnement des salariés et leur représentation devant la hiérarchie peuvent être générateurs de charge de travail et de charge émotionnelle.

Alors que la prise d’un mandat devrait constituer le plus souvent l’occasion d’être intégré dans de nouveaux collectifs construits autour des institutions représentatives du personnel et du syndicat, elle s’avère quelquefois, source d’isolement.

De plus, l’accompagnement des salariés en situation de mal-être devient, malheureusement, une caractéristique de l’activité des représentants du personnel.
Au cours de leur mandat, les élus sont confrontés à de nombreuses situations de ce type, susceptibles d’être, pour eux, « coûteuses » psychologiquement et émotionnellement.

Cette « confrontation » des élus au « mal-être » des salariés découle directement de leur positionnement en tant que « parties prenantes » au système de prévention des risques psychosociaux au sein de leur établissement ; en tant qu’acteurs ressources « à l’écoute » de leurs collègues.

Surtout quand elle s’accompagne d’un entêtement, voire d’une volonté de la direction d’entraver les prérogatives des élus dans le domaine de la santé et sécurité, notamment par le refus de leur donner les moyens d’exercer leurs missions (refus de donner les éléments de contexte des fiches RPS par exemple).

Sur ce point, bien souvent les élus ont fait part de leurs sentiments d’être considérés comme une chambre d’enregistrement, d’être réduits à une obligation légale alors qu’ils devraient être regardés comme des « partenaires ».

Il ne suffit pas de l’indiquer dans un accord.

 

C’est pourquoi, La CGT vous demande de cartographier les facteurs d’exposition et de protection aux conditions d’exercice du/des mandats des représentants du personnel et mandatés syndicaux et de les intégrer dans les DU des établissements.

 

 

FACTEURS D’EXPOSITION :

 

  • Ne pas prendre de la distance face au mal-être des salariés,
  • Devoir cacher ses émotions,
  • Ne pas avoir les moyens d’exercer son mandat,
  • Impacts sur la vie personnelle,
  • Frein pour son évolution professionnelle,
  • Difficultés à retourner à son poste de travail,
  • Se sentir isolé·e,
  • Avoir des relations conflictuelles avec la Direction,
  • Conflits de valeurs.