La CGT AFPA

CSEC extraordinaire du 16 janvier 2025
Déclaration de la CGT sur la présentation du rapport IGAS

 

La CGT déplore que cette présentation ait lieu uniquement après un vote des élu·es en faveur de sa tenue. Cela suscite des inquiétudes et des interrogations parmi les salarié·es, qui attendent des réponses claires sur les préconisations du rapport de l’IGAS et leurs impacts sur l’avenir de l’Agence, les emplois, les conditions de travail et la qualité du service public attendu. Un dialogue social transparent et des clarifications immédiates sont indispensables.

Le rapport de l’IGAS, censé orienter la préparation du COP 2024-2028, alors même que celui-ci tarde à être présenté, laisse planer des incertitudes sur l’avenir de l’Agence et alimente les inquiétudes des salariés, porterait sur quatre thématiques majeures :

    1. Les missions de service public (MNSP) et leur pérennité ;
    2. Le positionnement concurrentiel et les financements privés ;
    3. La situation financière et les perspectives de rentabilité des GRN ;
    4. La gestion des ressources humaines et des infrastructures immobilières.

La CGT tient à exprimer sa vive préoccupation en ce début d’année quant à l’avenir de l’Agence, qui pourrait être sérieusement fragilisé selon les échos qui circulent autour de ce rapport. Ce qui suscite une inquiétude croissante parmi les salariés, concernant :

  • Les fermetures et/ou réductions des GRN sur le seul critère de rentabilité, qui risqueraient non seulement de mettre en péril de nombreux emplois, mais également de compromettre les missions de service public dans des territoires déjà vulnérables.
  • La gestion des ressources humaines par des mobilités géographiques et/ou professionnelles forcées, sous couvert de la GEPP, pourrait déstabiliser les équipes, au détriment de leur engagement et de leur efficacité.
  • La triple polyvalence imposée aux formateurs, qui les transformerait en véritables “moutons à cinq pattes” ou “couteaux suisses”, capable de jongler avec des tâches multiples et souvent contradictoires. Cette surcharge de compétences, loin d’être un atout, risquerait de dégrader leurs conditions de travail, de perturber leur bien-être au travail, de nuire gravement à la qualité des formations proposées et contribuerait à la dilution des métiers de l’Afpa.

Pour la CGT, une dilution des emplois réduit la clarté des tâches assignées à chaque poste. Elle entrainerait des effets secondaires comme la surcharge de travail, le débordement, la diminution de la qualité du travail, ce qui accentuerait les RPS/TPS.

Cette exigence excessive mettrait en péril l’efficacité et la pertinence des apprentissages, tout en fragilisant l’engagement et la motivation des équipes.

 

Pour la CGT, toutes ces mesures sont perçues aujourd’hui, comme un levier potentiel pour des restructurations et suppressions de postes, dont les finalités réelles restent floues.

La CGT perçoit une menace croissante sur la pérennité de l’Agence et sur sa capacité à remplir ses missions dans un contexte où les seules priorités financières semblent dominer. Nous redoutons des décisions qui pourraient sacrifier des besoins dans les territoires, l’accompagnement des publics les plus fragiles, et la reconnaissance des compétences des salariés sur l’autel de la rentabilité.

Alors que la France traverse une vague de plans sociaux d’ampleur et en particulier dans l’industrie, l’Afpa doit se préparer à jouer pleinement son rôle d’utilité sociale, un rôle crucial dans le retour à l’emploi et à la formation des publics les plus vulnérables.

Dans ce contexte, la CGT exige un dialogue social renforcé et des garanties claires, afin que les décisions à venir ne précipitent pas une dégradation irrémédiable de l’Agence et des services qu’elle rend aux citoyens. Il est impératif que les choix stratégiques respectent l’intérêt général ainsi que la mission sociale fondamentale de l’Agence.

Montreuil le 16 janvier 2025