Relevé non exhaustif des impacts sur l’AFPA du rapport sur France Travail du 19 avril 2023

Le 19 avril était rendu au ministre du Travail le rapport sur France Travail.

Cliquez ici pour retrouver l’intégralité du rapport…

Depuis plus d’un an, nous entendons parler de la transformation de pôle emploi en France Travail, mais nous entendons surtout que ce changement va impacter aussi l’AFPA.

Ce rapport de plus de 270 pages égrène les mesures envisagées dans le cadre de cette transformation.
Le grand public a surtout entendu parler des 15 à 20 h d’activités obligatoires pour les titulaires du RSA, qui, dans certains départements ou bassins d’emploi tests, prend la forme ni plus ni moins de travail bénévole !

On voit que l’idée générale reste pour ce gouvernement : la chasse aux privés d’emploi et de mettre les services publics au service exclusif des entreprises.

Alors même que la population rejette toujours sa contre-réforme des retraites et que les travailleuses et travailleurs continuent de se mobiliser (il nous faudra réussir un premier mai historique !), le gouvernement tente de faire passer un bouleversement dans la prise en charge des privés d’emploi.

Ce bouleversement impacterait grandement notre AFPA.

Nous vous donnons les premiers points relevés rapidement dans le rapport qui nous concerne.

  • L’AFPA devrait devenir un “partenaire” de France Travail, et pourrait participer aux organes de gestion des organisations France Travail Local.
  • Les centres référencés “village des solutions” et “place AFPA” seraient des portes d’entrée à France Travail, ils seraient des guichets France Travail avec accueil des publics pour les accompagner pour s’inscrire.
  • Nos centres pourraient servir d’hébergement pour des extérieurs et notamment pour les saisonniers.
  • Les offres de formations avec les contenus, le “pedigree” du formateur, mais aussi les enquêtes satisfactions (avec les Verbatim), devrait être accessibles à tous.
  • Une «académie France travail» serait créé pour former les professionnels de manière commune (Formateur, accompagnants, AFs ?, etc.).
  • Un logiciel commun pour tous les acteurs France Travail devrait être mis en place pour les inscriptions et le suivi des stagiaires.
  • Via “l’académie France Travail” les ressources pédagogiques devraient être mise en commun physiquement et digitalement par l’ensemble des partenaires France Travail, dont l’AFPA.
  • Le principe de l’accompagnement via des dispositifs du style HOPE, promo 16-18 ou prépa compétence devraient être développé avec un suivi individuel (des parcours de 480 h avec 30h par semaine de formation ou stage en entreprise).
  • Les formations devraient coller aux besoins des entreprises sur le bassin de vie ou d’emploi.
  • Création d’un fichier de privés d’emploi “mobilisable” rapidement pour des formations suite à des demandes d’entreprise.
  • Développement de l’AFEST (Action de Formation En Situation de Travail), les stagiaires sont formés directement dans l’entreprise sur un poste de travail payé par France Travail.
  • Un seul payeur des stagiaires de France Travail.

Premières analyses

Ces annonces sont à mettre en lien avec l’audition de la DG à la commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale le 8 mars et l’annonce ancienne et non démentie de création d’une 3ème filiale.

La volonté de faire “coller” demande des entreprises pour des postes et formations adaptées au bassin de vie et d’emploi pose la question des formations à caractères nationales. Que vont devenir ces formations qui répondent à un besoin national et non local ?

Nos centres deviendraient complètement ouverts, lorsqu’ils sont référencés “villages des solutions” ou “place AFPA”. Va-t-on mettre à disposition nos plateaux à des intervenants qui sont en même temps des concurrents ?
Si la CGT AFPA Nouvelle-Aquitaine est pour un réel service public de la formation, le préalable serait la sortie du système concurrentiel, ce dont il n’est aucunement question dans ce projet ! Et quand on voit que nous devrions partager nos ressources pédagogiques, France Travail ne deviendrait-elle pas la plateforme de pillage définitif de l’AFPA ?

Que vont devenir les centres qui ne sont pas “villages des solutions” ou “place AFPA” ?

La création de “l’académie France Travail” pour former, entre autres les formateurs, ne serait-elle pas un des objectifs de la 3eme filiale annoncée ?

Comme vous le voyez, ce rapport, mis en lien avec les annonces de la DG laisse penser que l’avenir de l’AFPA, vu par ce gouvernement, serait un support d’ingénierie, de formation “pré”, d’accompagnement, mais pas comme un réel opérateur de formation professionnelle.

La CGT AFPA Nouvelle-Aquitaine va poursuivre ses analyses, mais d’ores et déjà nous alertons l’ensemble des salariés de l’AFPA sur les chamboulements qu’annonce ce rapport. Chamboulements qui vont faire plus de précarité, une perte ou, à minima, une dilution de nos savoirs et savoir-faire et des centres avec des formations à caractère national qui semblent être mis en suspend.

Pour la CGT AFPA Nouvelle-Aquitaine, s’il faut un regroupement des opérateurs publics ou parapublics de la formation au sein d’un service public de la formation, le préalable c’est un financement hors concurrence et le respect des “cultures” de chaque organisme. Nous pouvons travailler ensemble, mais travailler ensemble n’est pas possible en étant en concurrence !

N’hésitez pas à nous faire parvenir vos remarques, vos analyses, nous devrons agir collectivement pour défendre nos emplois, nos conditions de travail et notre AFPA !

CGT AFPA Nouvelle-Aquitaine

Les Délégués Syndicaux Régionaux :
Alban LEROUSSEAUD pour l’Aquitaine
Sylvain ROCH pour le Limousin
Véronique JOUFFRILLON pour le Poitou-Charentes
Denis CALES pour la vie syndicale et RS au CSEE

Contactez-nous : cgtafpana@gmail.com