Résumé de la séance par les élus CGT

Marché des entreprises : résultats 2021 et perspectives 2022

La directrice commerciale régionale, était invitée à nous présenter la stratégie et les objectifs régionaux pour l’année à venir. Contrairement aux années précédentes, cette présentation s’est voulue sommaire. Mais un peu trop à notre goût car ils nous semblaient difficile d’appréhender les marchés mis à contribution pour atteindre l’objectif de 28% de progression par rapport à l’année 2021. Concernant la partie des perspectives d’activité, objectifs, la présentation ainsi que les explications l’accompagnant, ne nous ont pas permis de cerner concrètement les conditions de cette croissance. Nous savons que la stratégie de la direction régionale s’articule autour de 4 segments : l’alternance y compris l’apprentissage, les POEI, les POEC et les Plans de Développement des Compétences (PDC). Mais nous ne connaissons pas la part de chacun de ces secteurs, dans l’atteinte de l’objectif final 2022. En conséquence, nous avons demandé qu’il soit porté à notre connaissance, le détail de ces prévisions stratégiques. Une chose est pour autant certaine, c’est qu’avec cet objectif ambitieux de croissance, la région devrait être au rendez-vous du Plan à Moyen Terme (PMT à 3 ans) fixé par la direction générale. Concernant la partie résultat de la présentation, hormis le besoin de réajuster certains chiffres, les résultats affichés par la branche entreprises sont en croissance par rapport à 2020. Cette branche a connu une croissance de 52% versus 2020, pour un chiffre d’affaires total s’établissant autour de 10,4 M€ (6,9 M€ en 2020). Mais il ne vous aura pas échappé à vous non plus, que l’année 2020 a été une année très atypique, due à la crise sanitaire. C’est bien pour cela que nous avons souhaité comparer l’année 2021 avec l’année 2019, qui permet une comparaison plus objective. Dans ce cas, la croissance s’établit à 6,7%.

Suivi de l’emploi

Début janvier 2022, nous étions 416 CDI en emploi dans notre région. A comparer aux 154 emplois en CDD. A date, les CDD représentent 27% des effectifs d’Île de France. La catégorie des formateurs est composée de 178 emplois en CDI et 110 emplois en CDD (chiffre sous-évalué avec les arrêts de contrat de fin d’année). Ce qui donne un taux de CDD de 38%, soit 1 emploi de formateur sur 3 est occupé par un salarié en CDD. En ajoutant à cela les contrats de prestation de formation, la région Afpa d’Île de France se rapproche, presque sans bruit, de 50% d’emplois de formateur occupés par des contrats précaires. Il est maintenant clairement établi que le mode d’achat de la formation par nos financeurs, par appel d’offres, impose une montée en puissance des emplois précaires dans les organismes de formation. L’Afpa suit et accompagne ce mouvement vers plus de précarité. Ce qui pose la question suivante : la seule évolution possible du projet professionnel d’un formateur, serait- elle d’aller vers plus de précarité ? Ce modèle économique doit également nous interroger sur le sens que nos tutelles souhaitent donner à notre utilité sociale, au moment où le conseil régional d’Île de France lance son nouvel appel d’offres de la formation pour les deux ans à venir. Pour être complet sur ce sujet, sachez également qu’il y a 35 postes vacants. Ce qui fait qu’au total, la région pourrait compter 451 postes en CDI.

Mais alors, pourquoi la région reste-t-elle droite dans ses bottes en affirmant que les effectifs CDI sont de 463? Tout simplement parce que celle-ci compte dans ses effectifs 12 postes dits “suspendus”. A nos yeux ce sont tout simplement des emplois fictifs, car non pourvus, pouvant disparaître à tout moment du fait du prince et pour lesquels aucune parution d’offres d’emploi n’est prévue, permettant uniquement de gonfler artificiellement les chiffres de l’emploi CDI.

Visiblement entre la direction régionale et notre délégation, nous ne partageons pas la même lecture des chiffres. Nous resterons très vigilants sur ce point, car nos emplois font nos conditions de travail. Cet incontournable, essentiel à nos yeux, le sera-t-il également aux yeux de la direction régionale…

Le ménage suite et fin ??

Lors de la reprise du 3 janvier 2021, le directeur régional avait transmis ce message aux délégués syndicaux de la région Ile de France (extrait) :

Je voulais vous informer sur les modalités prises dans le cadre des mesures gouvernementales en lien avec le contexte sanitaire. Les salariés de l’AFPA sont concernés par la mesure de télétravail obligatoire dès lors que cela est possible tout en garantissant la continuité d’activité en lien avec les financeurs.

–  En Direction régionale : le télétravail est obligatoire à minima 3 jours par semaine, possibilité de recourir à 4 jours. 

–  Dans les centres de formation : les équipes recensent formation par formation, les modalités de mise en œuvre pour les stagiaires (présentiel, mixte ou distanciel), ainsi que pour les équipes de formateurs et concernant le personnel administratif, il se doit d’être au moins à 3 jours de télétravail. Le télétravail reprend durant cette période sa forme exceptionnelle, la direction nationale des ressources humaines met tout en œuvre pour permettre une régularisation via l’outil SIRH, et nous vous informerons des évolutions de la situation. Pour la délégation CGT, il nous a paru nécessaire de faire préciser les mesures mises en œuvre pour le personnel des centres amené à travailler sur site en contact avec du public ! Nous souhaiterions avoir quelques précisions sur les modalités de reprise de l’activité dans les centres. En effet pour certains dispositifs de formation il ne sera pas possible d’assurer un minimum de 3 jours en télétravail pour assurer la continuité pédagogique. Dans votre message d’hier, parmi les mesures annoncées, vous n’avez rien indiqué sur celles qui sont mises en place pour assurer la santé et la sécurité des salariés concernés dans les circonstances actuelles de circulation élevée du virus. Or le protocole national du ministère du travail indique : « La continuité de l’activité dans un contexte de circulation du virus est assurée par le respect de l’ensemble des règles d’hygiène et de distanciation physique. », « Chaque salarié est tenu informé des dispositions prises par l’employeur. » L’annexe 2 de ce protocole précise également les modalités pratiques pour le nettoyage/ désinfection des surfaces et aération des locaux.

A ce sujet nous vous avons alerté à de nombreuses reprises sur les manquements sur la prestation de base de notre prestataire ATALIAN. Pouvez-vous nous assurer qu’aujourd’hui les directives inscrites dans cette annexe et dans la FA10 sont bien mises en œuvre dans tous les lieux d’exercice d’activité en présentiel et que nos collègues peuvent travailler en toute sécurité ? Une prestation supplémentaire COVID est-elle toujours facturée et payée à ATALIAN ? Que prévoyez-vous pour vérifier qu’elle est bien réalisée et faire respecter les consignes de nettoyage et désinfection ?

Sans réponse du directeur régional, malgré une relance au bout de 6 Jours, les élus CGT au CSEE IDF ont donc mis ce point à l’ordre du jour de la séance du 19 janvier. Nous avons donc appris en séance que pour la direction régionale les réponses aux questions étaient :

  • Pouvez-vous nous assurer qu’aujourd’hui les directives inscrites dans cette annexe et dans la FA10 sont bien mises en œuvre dans tous les lieux d’exercice d’activité en présentiel et que nos collègues peuvent travailler en toute sécurité ? : OUI
  • Une prestation supplémentaire COVID est-elle toujours facturée et payée à ATALIAN ? OUI
  • Que prévoyez-vous pour vérifier qu’elle est bien réalisée et faire respecter les consignes de nettoyage et désinfection ? La direction régionale a admis que la prestation n’est pas réalisée partout et qu’il y a effectivement aussi des problèmes sur la prestation de base, particulièrement sur le site de Champs/Marne.

La demande des élus : que l’AFPA, face à la défaillance du prestaire, embauche du personnel en son nom jusqu’au retour à la normale des prestations de ménage. Refus de la direction. Celle-ci nous indique que des preuves de non-exécution des prestations de nettoyage, seront remontées à la direction nationale des achats qui pourra ensuite décider d’appliquer des pénalités au prestataire. Sans aucune garantie de dates sur l’application de ces pénalités, ni sur le retour à la normale des prestations de nettoyage.

Les élus CGT ont rappelé à la direction régionale :

  • que depuis des mois ils demandent l’application de ces pénalités, qui, d’après la direction régionale, étaient très complexe à mettre en œuvre car nous sommes sur un marché national.
  • Que des documents prouvent depuis des mois la défaillance de ce prestataire, alors que l’AFPA continue malgré tout de payer en totalité de la prestation y compris l’avenant CODID supplémentaire (ce qui permet à notre direction régionale de répondre que oui les directives sanitaires liées au COVID sont bien respectées).
  • Que des salariés travaillent dans des conditions sanitaires dégradées depuis des mois et encore plus actuellement dans une période ou le variant COVID est présenté comme particulièrement contagieux. Nous avons donc informé la direction que sans action rapide, les élus décideraient de faire jouer leur droit de déposer des DGI (Danger Grave et Imminent) et de faire jouer le droit de retrait des salariés.

Cette information a-t-elle amené la direction nationale à accélérer la procédure ? Toujours est-il que nous recevions le lendemain soir (jeudi 20) cette information du directeur régional (Extrait) : Suite au point 703 du CSE du 19 janvier concernant les prestations de nettoyage sur le site de Champs sur Marne, nous souhaitons vous informer des mesures qui ont été prises :

  • Réunion avec la direction nationale des achats 
  • Travaux juridiques sur la partie contractuelle 
  • Convocation du prestataire Atalian a une réunion avec le national et la région IDF 
  • Mise en demeure de défaillances sur la prestation contractuelle de nettoyage 
  • Injonction d’exécuter la prestation ce jour 
  • Opération de nettoyage sur le site de Champs, déclenchée ce soir avec une équipe de 8 personnes sous le contrôle du directeur du centre avec émargement.
  • Mise en place de manière pérenne d’une équipe de 9 personnes par jour sur le site de Champs avec une garantie de présence. Parallèlement nous attendons pour vendredi, un plan d’actions sur l’ensemble des centres AFPA de la région ou la prestation est en écart avec le contrat y compris l’avenant COVID. Un point d’étape pourra être fait lors du CSE du 31 janvier. 

Nous invitons une fois encore les salariés à nous faire remonter tous les problèmes de nettoyage et d’application du protocole COVID. En effet, sans mettre en cause la volonté de notre direction régionale de permettre aux salariés de travailler dans des locaux propres, nous pouvons, de par nos expériences passées, douter que notre prestataire Atalian respecte tous ses engagements.

1er bilan de la formation à l’outil MOCA (Management Opérationnel Client Afpa), nouveau CRM

Les élus ont demandé un premier bilan et un retour d’expérience sur la formation à l’outil réalisée auprès des salariés concernés (140 utilisateurs prévus). Cette formation en distanciel a été mise en place avec en parallèle la création d’une équipe d’accompagnement composée de 2 ambassadrices sponsors (niveau régional), 17 ambassadeurs relais en centre, 1 à 3 représentants par centre dont les RAP (sauf dans le 78) et 2 ambassadeurs relais pour la plateforme e-business. A l’heure actuelle, les salariés déjà formés sont les AF (commercial et sourcing), les CRA, les conseillers de la plateforme, les RAP et les agents d’accueil. Reste à former dans un deuxième temps : les assistantes de formation gestion, les gestionnaires et l’équipe ADV (administration des ventes). Il est également prévu de former les manageurs RGS et les directeurs de centre. La Direction régionale nous indique avoir déjà reçu les premiers questionnaires de satisfaction remplis par les salariés ayant suivi le parcours de formation. Il semblerait que les premiers retours soient positifs. Malgré tout, les élus, notamment ceux qui ont vécu l’expérience de cette formation, ont fait part de plusieurs remarques :

Ils déplorent la précipitation engendrée par un calendrier d’exécution très court. En effet, les formations ont démarré mi-novembre pour une opérationnalité le 06 décembre. La Direction en est consciente et a indiqué être contrainte par le calendrier national qui n’a pas permis plus d’anticipation. L’autre remarque concerne les modalités en tout distanciel qui a ses limites. Il ressort également, que lorsque certains salariés ont pu bénéficier de l’aide d’une des deux ambassadrices régionales sponsors, soit sur le terrain ou en visio, cela a été grandement apprécié et a permis d’appréhender l’outil de façon plus facile et rapide. Et même si un accompagnement des utilisateurs est prévu post déploiement, les élus ont insisté sur l’utilité d’un appui d’un ambassadeur sponsor sur le terrain en cas de besoin et sur la nécessité de mise en place d’un parcours mixte présentiel/distanciel. Souhaitons que la direction se nourrisse de ces retours d’expérience, et que ceux-ci soient pris en compte pour les prochaines sessions de formation en direction du personnel restant à former.

Appel d’offres du CRIF

Comme vous le savez, l’appel d’offres du CRIF est paru et la date de réponse est fixé au 14 février 2022. Sa durée de validité sera de 2 ans et pourra être reconduite pour 2 ans supplémentaires.La direction régionale nous a présenté les éléments contenus dans le cahier des charges. Nous avons retenu dans un premier temps les différences notables par rapport au précédent, à savoir :

la proportion de formation à distance passe de 30% à 40%, la durée maximale d’un parcours de formation qualifiante peut atteindre au maximum 1 820 heures avec un maximum de 1 260 heures en centre (en présentiel ou à distance), et donc 560 heures d’application en entreprise. le bonus lié à certaines conditions de réalisation des commandes a lui aussi été revu. Pour rappel, en 2018 l’appel d’offres prévoyait un bonus total de 10% (du montant total de la commande du CRIF), avec 6% versés pour le retour à l’emploi dans les 6 mois suivants la fin de la formation et 4% pour le recrutement de stagiaires ayant une qualification ou diplôme inférieurs au titre préparé. Dans ce nouvel appel d’offres, le montant du bonus est porté à 25% (du montant total de la commande du CRIF), découpé comme suit : – 15% pour le placement à l’emploi, mais dans le mois suivant la fin de la formation. – 10% pour le recrutement de stagiaires de moins de 26 ans et éloignés de l’emploi (demandeurs d’emploi de longue durée. En conclusion, si le montant total du bonus potentiel est important pour la région (estimé à environ 2 millions d’euros) les nouvelles conditions nécessaires, notamment pour la part sur le retour à l’emploi, rendent son obtention plus difficilement accessible.