La CGT AFPA
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Les années passent, et malheureusement, la situation économique de l’Afpa reste déficitaire.

En 2023, aucune amélioration n’a été enregistrée depuis l’échec du Plan de Sauvegarde de l’Emploi, non homologué par le Conseil d’État.

Selon la CGT, et comme indiqué par l’expert du CSEC, le niveau actuel de personnel ne peut pas être réduit, car cela risquerait de provoquer une chute du chiffre d’affaires et de fragiliser gravement l’Afpa.

Dans les faits, les effectifs diminuent, et la charge de travail ne cesse d’augmenter avec des groupes de formations multiples et des entrées décalées qui compliquent l’organisation. L’Afpa peine aussi à recruter, notamment dans les métiers de formateurs et formatrices, où les salaires de début de carrière restent peu attractifs.

D’autre part, la baisse des commandes des Conseils Régionaux et les difficultés de recrutement des demandeurs d’emploi pèsent lourdement sur les finances.

Les autres activités, bien qu’utiles, ne parviennent pas à compenser ces pertes. Par exemple, la promo 16-18 et Prépa Compétences ont contribué de manière significative au chiffre d’affaires en 2023, mais qu’en sera-t-il pour les années à venir ? Le marché privé, porté par l’alternance, est en croissance mais les revenus générés sont insuffisants.

Enfin, la délégation CGT dénonce l’absence de visibilité et de donnée sur les retombées économiques des villages des solutions. Nous attendons toujours la réception du Business plan sur la stratégie village comme s’était engagé le DRH au dernier CSEC.

Sur le plan structurel, la situation est tout aussi préoccupante. Les revenus de l’agence ne suffisent pas à couvrir ses coûts fixes, notamment ceux liés à un patrimoine immobilier largement vétuste. La CGT exige une modernisation des bâtiments et des plateaux techniques, afin de garantir des conditions de travail optimales et des formations de qualité.

L’Afpa doit devenir un acteur clé de la transition écologique, en intégrant pleinement les enjeux environnementaux dans ses formations.

L’année 2025 s’annonce encore plus complexe. Si l’alternance a connu une progression notable en 2023 et 2024, le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025 prévoit une réduction des aides aux entreprises pour les alternants, ainsi qu’un recul des financements pour des dispositifs nationaux comme la promo 16-18. Ces changements risquent d’aggraver encore la situation financière.

Parallèlement, soumise aux appels d’offres, l’Afpa doit faire face à la concurrence d’organismes de formation à bas coût, ce qui freine sa capacité à remplir pleinement son rôle de service public et ses missions d’utilité sociale.

Dans ce contexte, la réorganisation de l’offre de formation, déjà anticipée dans le PLF 2025, pourrait entraîner une nouvelle réduction des effectifs et peser et aggraver de nouveau les conditions de travail du personnel. Nous attendons toujours la validation du second Contrat d’Objectifs et de Performance (COP) 2024-2028.

Ce document est censé fixer une trajectoire permettant de retrouver l’équilibre financier en quatre ans, ce qui était déjà le cas dans le 1er COP… Mais les promesses répétées de la direction laissent planer un doute sur sa réelle concrétisation.

Pour la CGT, il est crucial de rappeler que les salariés ne sont en rien responsables de cette situation. Aujourd’hui plus que jamais, ils ont besoin de reconnaissance et de perspectives claires et positives. L’Afpa, en tant qu’agence d’État, doit continuer à remplir ses missions de service public. Son maillage territorial est indispensable pour garantir à chacun un accès équitable à l’accompagnement et aux formations, partout en France. Ces formations qualifiantes ne sont pas seulement des outils professionnels : elles participent à la promotion sociale, à la cohésion nationale et à l’émancipation individuelle.

L’Afpa ne doit pas être vue comme un coût pour l’État, mais comme un véritable investissement pour le retour à l’emploi comme nous le défendons depuis plus d’une décennie. Sa pérennisation, en tant qu’acteur de référence du service public de la formation professionnelle, est une décision politique essentielle.

Depuis longtemps, la CGT milite pour que l’Afpa, en tant que membre du service public de l’emploi, ne soit pas jugée uniquement sur des critères de rentabilité comptable, mais sur sa capacité à répondre aux besoins de la société et de l’ensemble de ses citoyens.

On ne pourra pas pérenniser l’Afpa avec des bouts de ficelles et des promesses.

Montreuil le 5 decembre 2024