Déconnexion et prévention : un enjeu pour le futur accord d’entreprise

Alors que les négociations du nouvel accord du droit à la déconnexion commencent, la CGT AFPA pose ses revendications pour que ce droit ne se réduise pas au seul usage des mails ou de Teams. La tentative d’introduire une nouvelle fonctionnalité dans Teams cache d’autres intentions : améliorer la productivité des salariés grâce à un algorithme appelé MyAnalytics ! Et la prévention dans tout cela ?

Le bilan affiché par la direction sur le précédent accord est une fois de plus un habile tour de passe-passe pour occulter les réalités vécues par toutes et tous.

  • Les formations comprenant un volet sur le droit à la déconnexion : en fait, de simples modules pour des applicatifs Microsoft ou d’anciens produits de formations AFPA, avec peu, voire pas du tout, de références à ce droit et le sens qu’il porte.
  • Passées au tamis, il ne reste quasi rien en termes d’actions concrètes pour faire connaître ce droit hormis des plaquettes perdues dans le labyrinthique Agora.
  • L’évaluation du risque de sur connexion, et donc de surcharge de travail, est transformée dans le DU ER en question subjective sur la seule connaissance du droit à la déconnexion.
  • Le diagnostic permettant de mieux évaluer les pratiques et d’élaborer un plan d’action adapté est jeté aux oubliettes sous couvert de RGPD. Argument que la direction sait utiliser quand ça l’arrange !

Pour la CGT, le nouvel accord ne peut faire l’économie d’une seule demi-journée de négociation, tant les sujets sont nombreux pour obtenir de réelles avancées. Nous revendiquons :

  • Un diagnostic sur les impacts du développement du numérique à l’AFPA et les usages sur les principaux outils (Métis, CRM, SIRIUS, SIGF, outlook, etc.), après avis de la Commission Nationale Informatique et Liberté si la méthodologie le nécessite.
  • La diffusion des résultats à la Commission Santé Sécurité et Conditions de Travail Centrale ainsi qu’à tous les salariés.
  • Un véritable plan d’action et de prévention pour agir sur les causes (surcharge de travail, etc.) de la sur connexion et ainsi prévenir les RPS qui en découlent, tout comme les TMS et autres risques physiques associés.
  • Ne pas se concentrer que sur les temps de congés : la déconnexion doit aussi exister pendant le temps de travail (réunions, formation, toute action nécessitant une pleine concentration).
  • Participation de médecins du travail et acteurs de la prévention lors d’une journée thématique dédiée, afin de faire connaître les mécanismes de la sur connexion et les moyens de s’en prémunir.

Au-delà de ces quelques mesures défendues par la CGT, nous considérons que le droit à la déconnexion est encore une chimère dans beaucoup d’esprits, qui sont plus occupés à absorber une surcharge de travail grandissante que de s’autoriser à déconnecter. Ce garde-fou contre un symptôme, la sur connexion, ne traite finalement pas les causes de la maladie.

Montreuil, le 6 septembre 2021