La CGT AFPA

Déclaration  CGT-AFPA du 17 juin 2025 – Saint Nazaire.

 

L’AFPA est un pilier de la formation publique qui est actuellement gravement menacé car elle est aujourd’hui confrontée à un choix politique déterminant pour l’avenir de la formation professionnelle publique dans notre pays.

La suppression envisagée et annoncée de l’AFPA par la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, dans le cadre de la réforme des opérateurs de l’État, marque un tournant aussi brutal qu’alarmant.

Il ne s’agit pas seulement d’une restructuration administrative. Il s’agit d’un renoncement. Un renoncement à une certaine vision de la formation : accessible, inclusive, décentralisée, au service des plus fragiles. Un renoncement à un acteur public qui, depuis 1949, a formé des millions de personnes, construit des parcours d’insertion, et soutenu la reconversion industrielle de territoires entiers.

Oui, l’AFPA connaît des difficultés. Mais faut-il pour autant choisir la disparition sèche, sans réelle évaluation de ce que cela signifie pour les publics, pour les territoires, pour les filières professionnelles en tension ?

Le privé n’est pas prêt à remplacer l’AFPA, notamment dans les formations techniques lourdes, dans l’hébergement et l’accompagnement social, tout comme les zones rurales. Supprimer l’AFPA, c’est risquer de laisser des milliers de citoyens sans solution et des bassins d’emploi sans main-d’œuvre qualifiée.

Et que dire du silence inquiétant de la Cour des comptes ? Son rapport 2023 sur l’AFPA n’a pas été publié. Un fait rarissime. Si la transparence recule, si l’État décide sans débat, alors c’est la confiance dans l’action publique qui vacille.

Le conseil d’administration et la direction générale doivent exiger un moratoire, une évaluation transparente, une concertation avec les confédérations et organisations syndicales et surtout avoir avec les ministères de tutelle une vision distincte de ce que doit être la formation professionnelle publique et républicaine de demain.

 

L’AFPA n’est pas un fardeau. C’est une ressource. C’est une chance. Elle ne doit pas être sacrifiée à la logique comptable.