Restauration à l’AFPA
Un nouveau pas dans le démantèlement de notre modèle social
La direction a décidé d’annoncer l’arrêt progressif de l’activité de restauration entre mars 2026 et avril 2027 privant stagiaires et salariés d’un service essentiel. Cette décision marquerait une nouvelle étape dans la destruction de l’Afpa, service public de la formation professionnelle.
Pire encore, elle communique d’ores et déjà sur Matcha comme si cette décision était définitive, sans attendre l’avis des élu-es du CSEC, pourtant instance nationale représentative des salariés.
Pour la CGT, c’est un passage en force inacceptable, révélateur d’un mépris du dialogue social, et une nouvelle étape brutale dans le démantèlement organisé de l’AFPA.
Une décision déjà “pliée” avant toute discussion
Lors du CSEC extraordinaire du 18 décembre, la direction a présenté un projet d’arrêt total de la restauration sur l’ensemble des sites. Aucune alternative sérieuse, aucune prise en compte des réalités territoriales, aucune analyse des impacts humains et sociaux.
La consultation des représentants du personnel est réduite à une simple formalité, pendant que la direction communique comme si l’affaire était entendue. Inadmissible !
Un démantèlement assumé de l’offre globale AFPA
Supprimer la restauration, ce n’est ni moderniser ni adapter l’AFPA. C’est retirer tout ce qui fait sens, tout ce qui protège, tout ce qui garantit réellement l’accès à la formation, dans des conditions dignes et égalitaires pour tous les publics, sur l’ensemble des territoires.
Après la suppression de l’Orientation en 2010, qui permettait d’assurer des parcours sécurisés, une égalité de traitement entre les usagers et un accès équitable aux services, la direction poursuit la même logique : détricoter méthodiquement ce qui faisait de l’AFPA un outil unique de justice sociale et d’égalité réelle.
Une attaque directe contre l’égalité d’accès à la formation
Arrêter la restauration partout, sans distinction, sans tenir compte des spécificités territoriales, sans mesurer les écarts d’accès aux services selon les zones rurales, périurbaines ou urbaines, sans vérifier si les stagiaires pourront effectivement se restaurer, c’est créer des inégalités là où l’AFPA avait précisément pour mission de les corriger.
C’est accepter que l’accès à la formation dépende désormais du lieu où l’on se forme, de ses moyens financiers, ou de sa capacité à se débrouiller seul. C’est une rupture avec le principe fondamental d’égalité d’accès au service public, pour toutes et tous et sur l’ensemble des territoires.
Une dégradation supplémentaire des conditions de travail
Cette décision impactera également lourdement les salariés, privés de solutions de restauration accessibles sur leur lieu de travail, et contraints de s’adapter à une organisation toujours plus éclatée, au détriment de la santé, du temps de travail et de la qualité de vie au travail.
L’hypocrisie de la direction dans son discours d’inclusion
Alors que la direction communique sur les villages des solutions et la levée des freins périphériques à l’accès à la formation, elle organise simultanément la disparition d’un levier central d’inclusion.
On ne peut pas prétendre lever les freins à l’entrée en formation tout en supprimant les conditions matérielles minimales permettant d’y rester.
La CGT refuse d’accompagner la casse
Pour la CGT, le débat n’est pas celui d’une compensation financière individuelle, ni d’un ajustement technique autour d’un titre-restaurant. Réduire la discussion à cela, c’est accepter la disparition du service de restauration.
La priorité de la CGT, c’est la défense d’un modèle social unique garantissant une AFPA publique, accessible à toutes et tous, partout sur le territoire.
« […] La restauration n’est pas un service annexe. Elle fait partie intégrante des services associés […]. Elle est un levier concret d’inclusion et une condition réelle de l’accès à la formation pour tous. Pour de nombreux bénéficiaires, sans restauration sur site, il n’y a tout simplement pas de parcours possible. Dire le contraire, c’est nier la réalité du terrain. […] Défendre la restauration, ce n’est pas défendre un service de plus. C’est défendre un modèle, une mission, une vision de l’accès à la formation, de l’inclusion et de la dignité.[…].» Une formatrice Pré-insertion
Avec la CGT AFPA, ensemble, défendons nos missions, nos emplois
et nos conditions de travail !
Montreuil, le 18 décembre 2025