Nous n’endosserons pas la responsabilité de leurs choix stratégiques !
Nous vous avons adressé il y a quelques jours le compte rendu CGT du CSE-C qui s’est tenu le 6 octobre dernier. Il y est question, de façon détaillée, de la situation économique de l’AFPA, et plus spécifiquement de celle de la région Hauts-de-France, de la mise en œuvre du dispositif La Promo 16-18 et du suivi du PSE. Chacun d’entre nous est en droit de s’interroger sur l’avenir de notre région, autrefois une des meilleures par son activité, ainsi que sur celui de notre Agence.
Les responsabilités d’une telle situation ? Certainement pas du côté des salariés
Depuis plusieurs mois, nous avons constaté que, malgré des discours rassurants et beaucoup de promesses, la direction ne parvient pas à mettre en œuvre des projets et à défendre notre outil de travail, à valoriser les compétences des équipes, à programmer l’activité et à l’organiser, à favoriser les collectifs, à respecter les salariés ne serait-ce qu’en communicant clairement des données économiques à jour. Tout cela contribue au découragement en interne et risque de ternir l’image de l’AFPA à l’externe.
Des constats
- Des objectifs budgétaires qui apparaissent aujourd’hui irréalistes et surestimés, la Promo 16.18 a bon dos, mais elle n’est pas responsable de la situation des Hauts-de-France contrairement aux affirmations de la direction.
- Des frais exorbitants de sous-traitance, notamment dans la région, la CGT a alerté à maintes reprises sur ce point, souvenez-vous de l’affaire du directeur de Cantin (voir ici).
- Des résultats particulièrement alarmants pour le dernier appel d’offres de la région, quoi qu’en dise la direction.
- Une prospection du marché privé, censé permettre de faire face aux commandes perdues, avec des résultats bien insuffisants, en raison notamment de l’absence de Directeur du Développement Commercial pendant de nombreux mois.
- Toujours dans la région, des cadres expérimentés mis sur la touche, remplacés de façon précipitée et désordonnée et, au bout du bout, la désorganisation.
- Un PSE toujours en cours avec des CDI qui ne sont pas encore pourvus, et en parallèle une explosion de la précarité.
- Des centres fermés, au prétexte qu’ils ne répondraient plus aux besoins du territoire, alors même que, par exemple, le centre de Berck-sur-Mer est aujourd’hui repris par un OF concurrent (voir ici). Et le Schéma Pluriannuel de Stratégie Immobilière (SPSI) en cours, qui prévoit de nouvelles ventes de locaux et de terrains, risque de réduire notre offre de formation.
- Des conditions de travail toujours dans le rouge, avec une augmentation des arrêts de travail et des alertes RPS qui se multiplient à tous les niveaux (salariés et encadrement hiérarchique).
- Des visions à court terme, bloquées sur des considérations comptables, une politique au doigt mouillé, des bricolages désordonnés.
La CGT s’interroge
- Quels objectifs ? Quelle stratégie pour la formation qualifiante, sur l’accompagnement… ?
- Quels moyens pour les mettre en œuvre ?
- Qui pilote aujourd’hui l’AFPA ?
Même si la direction des Hauts-de France porte une responsabilité majeure, la logique d’austérité mortifère est malheureusement conforme à celle que le gouvernement met en œuvre dans le pays : la loi « Avenir professionnel » du 5 septembre 2018 a fortement diminué les moyens dont dispose la formation professionnelle. Conséquence : le système de la formation professionnelle et France compétences sont en grande difficulté, étouffant l’activité des organismes de formation et faisant craindre de nouvelles restrictions, alors que les besoins en formation, en orientation, en accompagnement et en reconversion des actifs n’ont jamais été si grands.
Ce dont l’AFPA a besoin : rompre avec ces logiques qui depuis le début des années 2000 affaiblissent l’AFPA, la mettent en danger.
- Plus de moyens pour la formation, de toute urgence : la CGT propose de rétablir une contribution légale des entreprises au taux de 1,6 % de la masse salariale.
- La construction d’une stratégie sérieuse, fiable, réaliste, avec des objectifs adaptés à la réalité des besoins, notamment dans la région, et cohérents avec les missions de service public de l’AFPA.
- Des moyens financiers, effectifs, formation du personnel, pour améliorer les conditions de travail des personnels, pour avoir des niveaux de salaires correspondant à la réalité des qualifications et pour permettre à l’AFPA de réussir.
- La mise en œuvre des coopérations et des partenariats nécessaires et la sortie de la logique actuelle des appels d’offres et d’une concurrence mortifère entre organismes de formation.
- Une information fiable des élus du personnel, notamment en région Hauts-de-France sur la réalité de la situation, sur l’origine des difficultés et sur les mesures prises pour sortir de façon durable de la crise.
Il nous appartient d’agir ensemble pour sauver notre Agence et garantir la qualité de notre service public de la formation pour accompagner et former les plus éloignés de l’emploi, et permettre la reconversion des actifs.
La CGT AFPA HAUTS-DE-FRANCE attend des mesures concrètes pour redresser la situation dans notre région, et continuera à se mobiliser pour la sauvegarde et le développement de l’AFPA.