CSEE Bretagne du 19 juillet 2023
Devenir des collègues en CDD et en Intérim
En début de réunion du CSEE, la CGT a interpellé la direction sur la situation dans laquelle elle a plongé nos collègues en CDD et intérim qui n’ont plus de visibilité sur leur avenir à l’AFPA. Cf. l’intervention de la CGT ci-dessous…
Voici les éléments fournis par la DRH et le DR Bretagne.
Suite à d’importantes pertes sur les marchés Conseils Régionaux subies dans plusieurs régions et à la « surconsommation » constatée dans d’autres (dont la Bretagne) en matière de « Ressources Humaines Temporaires » (RHT) par rapport aux enveloppes allouées, la Directrice Générale a demandé une remontée des besoins en RHT pour le second semestre 2023. Remontée en 2 temps : besoins pour la période juillet à octobre (remontée faite), besoins concernant la fin d’année (à transmettre prochainement), il a été demandé de préciser notamment dans celle-ci le degré de priorisation estimée pour chaque demande. La question de la rentabilité des formations animées par du personnel précaire sera également un critère de GO ou NO GO pour les contrats concernés. Le report d’ouvertures de formations, va aussi pour la direction, permettre la baisse des RHT sur 2023.
Double objectif : pouvoir proposer dans des régions sinistrées à des salariés en CDI sans activité, une mobilité géographique et/ou professionnelle sur des postes actuellement occupés par des CDD et revenir à une maîtrise du volume des RHT. Pour la Bretagne, s’ajoute la problématique de quelques formateurs en CDI dont l’activité actuelle ne pourra être maintenue du fait du passage sur le nouveau marché Conseil Régional.
Des propositions de bascule sur les activités d’accompagnement sont envisagées pour les formateurs sans activité dans leur spécialité du qualifiant. La CGT s’interroge sur l’accompagnement et la formation de ces collègues. Pour la CGT, l’accompagnement est souvent une vocation et c’est un métier à part entière qui ne peut être considéré comme une activité mineure accessible à tout formateur.
Concernant les besoins en RHT de juillet à octobre, les arbitrages de la DG devraient se faire avant la fin du mois aux dires de la direction. Elle nous précise que globalement le volume des RHT baissera sur le second semestre en Bretagne.
À une question CGT, la direction répond que pour laisser le temps de réflexion à des salariés d’autres régions quant à une éventuelle mobilité géographique, des contrats précaires pourraient être renouvelés, mais sur une plus courte durée.
À la demande de la CGT de mettre en recrutement CDI immédiat les postes qui avaient été gelés en attente de visibilité sur le nouveau marché Conseil Régional, la direction botte en touche. Un certain nombre de ces postes sont pourtant aujourd’hui occupés par des CDD ou intérimaires.
Scoop CGT : le dispositif itinérants devrait passer de 240 à 300 formateurs, une priorité serait donnée aux CDI sans activité et aux actuels CDD. NB : La DRH Bretagne nous ayant dit qu’elle n’avait pas la liste des formateurs ayant déjà fait une demande de mutation sur le dispositif des itinérants, nous invitons ces collègues à renouveler leur demande auprès de leur direction, avec copie à la DRH.
Lundi 24, lors d’une réunion, des « éléments de langages » seront fournis aux directions de centres par la DR. Pour la CGT cela arrive bien trop tard, de nombreux collègues étant déjà plongés dans l’angoisse quant à leur avenir à I’AFPA par une communication parfois maladroite, voire brutale de leurs hiérarchiques due au flou de l’information qu’ils avaient eux-mêmes reçue. Aujourd’hui, pour la CGT, nous ne sommes plus au stade des éléments de langage, nos collègues veulent savoir sans détours ce que la DG et la DR ont prévu pour eux, et le plus rapidement possible.
Intervention CGT au CSEE AFPA Bretagne du 19 juillet 2023
Les femmes et les hommes qui font et sont l’AFPA n’ont pas à payer les erreurs de la direction.
Il y a quelques mois, lorsque les objectifs d’activité 2023 et les moyens alloués en termes de ressources humaines ont été présentés au CSEE, les élus CGT ont dénoncé un déphasage complet entre ceux-ci.
En particulier, une baisse de 40 % de l’effectif CDD et intérimaires était programmée en 2023 par rapport à 2022. 73 collègues en moins !
Sur tout le premier semestre 2023, l’activité en région Bretagne fut conforme aux objectifs fixés dans le budget 2023, mais avec un effectif CDD et intérimaires bien supérieur à l’enveloppe allouée dans celui-ci.
Cela a provoqué, en Bretagne comme dans d’autres régions, début juillet, les foudres de la direction générale qui a interdit, au moins temporairement, toute nouvelle signature de contrats ou d’avenants.
Nos collègues en CDD ou intérim ne sont coupables de rien, bien au contraire. C’est la direction régionale et sans doute la direction générale qui ont provoqué cette situation en fixant pour 2023 des enveloppes RH complètement irréalistes en regard des objectifs d’activité.
Ce sont nos collègues, déjà plongés par leur contrat dans la précarité, qui paient la note de l’inconséquence de ces directions avec aujourd’hui plus aucune visibilité sur leur avenir à l’AFPA, et ce parfois à quelques jours ou quelques semaines de leur fin de contrat. Pour la CGT, c’est inadmissible.
Certains d’entre eux sont déjà en train de postuler dans d’autres organismes, alors que leur souhait était de continuer à travailler à l’AFPA : autant de compétences et d’expertise que risque de perdre l’AFPA.
Au-delà de cela, quel gâchis humain !
Et quand bien même cette déplorable situation serait suivie par une réouverture partielle des embauches, comment penser que la perte de confiance qu’elle aura provoquée chez des collègues, fidèles et investis à l’AFPA depuis parfois plusieurs années, ne laissera pas de traces ?
Certains collègues nous rapportent qu’ils ont le sentiment d’être traités comme les MOPO qui ne peuvent plus être commandés depuis quelques semaines (là aussi du fait d’une erreur d’estimation dans le budget !). Ce sentiment est partagé par de nombreux CDI qui travaillent au quotidien avec ces collègues.
Cette situation inédite est également mal vécue par de nombreux manageurs de proximité qui ne peuvent répondre aux questions des salariés concernés et qui n’ont plus de visibilité sur l’activité de la rentrée de septembre.
Nous pensons aussi aux bénéficiaires qui pourraient être prévenus au dernier moment que la formation ou la prestation sur laquelle ils s’étaient positionnés est reportée ou annulée. Et quelle image risque-t-on d’envoyer à nos financeurs ?
Les salariés n’ont pas à payer pour les erreurs de la direction.
La CGT exige de celle-ci qu’elle fournisse rapidement aux salariés les informations qui leur permettront de se projeter à l’AFPA, nous l’espérons, ou ailleurs.
Mais, pour la CGT, c’est un plan massif de cédéisation qui permettrait la reconnaissance de l’investissement de nos collègues aujourd’hui plongés dans la précarité, mais aussi le maintien pérenne de leurs compétences à l’AFPA.
Parce que la richesse de l’AFPA, ce sont ses salariés.